Johann Gottlieb. Fichte lecteur de notre mondialisation. Une critique radicale de l’échange international

Résumé Fr En

Toute nation participant à la division internationale du travail retire nécessairement un gain économique supérieur à une situation d’autarcie. C’est le message fondamental, normatif, de toutes les écoles théoriques ayant œuvré à la compréhension des fondements de l’échange entre les pays. Le protectionnisme est par conséquent très souvent vilipendé par les économistes qui y voient un frein à la circulation internationale des biens et des services, bloquant ainsi la croissance, l’emploi et l’élévation des niveaux de vie. Le questionnement actuel portant sur les gains que les nations et les populations ont réellement retiré de la mondialisation, sur les inégalités que cette mondialisation aurait occasionnées, suggèrent de rouvrir l’œuvre de Johann Gottlieb Fichte, qui, pour avoir été présent dans certaines écoles de pensée économique, est aujourd’hui totalement absent. Dans L’État commercial fermé, il adresse en effet une critique virulente aux économistes qui, soit prônent le libre-échange, soit le protectionnisme. Fichte estimait que les avancées de la métaphysique devaient être appliquées à la vie réelle. C’est pourquoi son ouvrage contient l’une des premières doctrines du socialisme d’État. La situation présente de la mondialisation peut redonner du lustre à une approche aujourd’hui oubliée des économistes.

Any nation participating in the international division of labor necessarily derives an economic advantage greater than if it was in a situation of self-sufficiency. This is the fundamental, normative message of all the theoretical approaches that have tried to understand the foundation of exchanges between countries. Protectionism is therefore often condemned by economists who see it as a brake on international movements of goods and services that is responsable for blocking growth and the rising of employment and livings standards. The issue at stake today concerning the gains and inequalities that nations and populations really derive from globalization suggests reopening the works of Johann Gottlieb Fichte whose contribution is no longer mentioned by any school of economic thought. In the case of a closed economy in particular, he severely criticized the economists who advocated either free trade or protectionism. Fichte believed that the advances in metaphysics should be applied to real life. This is the reason why his book contains of the first doctrines of state socialism. The state of globalization today surely gives a impetus to an approach now forgotten by most economists. Codes JEL : B1, B14, B17, B31, F51.