2012
Cairn
Gérard Jorland, « La variole et la guerre de 1870 », Les Tribunes de la santé, ID : 10670/1.v4iu3l
Lorsqu’elle déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, la France est en proie à une épidémie de variole particulièrement virulente, la variole hémorragique, dont le taux de mortalité est très élevé. Les vaccins de mauvaise qualité n’ont immunisé qu’une partie de l’armée, si bien que la mobilisation et la concentration de centaines de milliers d’hommes emballent l’épidémie. La France en perd plus que la confédération allemande au combat. La déportation des armées françaises dans des camps de prisonniers en Allemagne ou leur refuge en Belgique, en Suisse et en Italie contaminent les populations locales et, de là, le monde entier. La pandémie de variole dure jusqu’en 1874, atteignant l’Asie par l’Amérique, et fait au moins 500 000 morts. Les guerres ne se gagnent pas seulement dans les états-majors, mais aussi dans les conseils d’hygiène.