Lutter contre la vulnérabilité ou la cultiver? Les milieux relationnels des zones humides de la Grande Niaye de Pikine, Commune de Golf Sud (Dakar, Sénégal)

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10 juillet 2023

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Sarah Mekdjian et al., « Lutter contre la vulnérabilité ou la cultiver? Les milieux relationnels des zones humides de la Grande Niaye de Pikine, Commune de Golf Sud (Dakar, Sénégal) », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.v4qncw


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Résumé En Fr

On the foothills of Golf Sud, a suburban town in metropolitan Dakar, Senegal, lies awetland of more than 300 hectares, called the Grande Niaye de Pikine. In the early2000s, an 80-hectare golf course was developed there by the Senegalese government,with a French architectural firm. This project, which was supposed to participate inthe "development of the populations, against their vulnerability", led to the destruction152of entire environments: eviction of market gardeners, salinization of soils made unfitfor cultivation by over-pumping of groundwater, clearing of thousands of fruit trees.A few years later, the golf course was deserted in favor of tourist complexes on thePetite Côte, south of Dakar. In this context, rather than a struggle against vulnerability,which serves to make the inhabitants feel guilty and minorize them, this situationcould call for a positive vulnerability, which constitutes the main hypothesis of thistext written in Wolof and French, by a film director who lives in Golf Sud and a Frenchgeographer who lived in Dakar for seven months. A positive vulnerability consists inpaying attention to the living and necessarily fragile uses of the Niayes, and activatingmodes of knowledge production that go beyond the exclusive circles of scientificexperts, in order to renounce a colonial posture of control, which aims at invulnerablecertainties.

Au pied de la corniche de Golf Sud, commune de l’agglomération dakaroise auSénégal, s’étend une zone humide de plus de 300 hectares, appelée la Grande Niayede Pikine. Au début des années 2000, un golf de 80 hectares y a été aménagé par l’Étatsénégalais, avec un cabinet d’architectes français. Ce projet, qui devait participer au« développement des populations », et ainsi, « lutter contre leur vulnérabilité », aentraîné la destruction de milieux entiers : éviction des maraîchers, salinisation dessols rendus impropres à la culture par excès de pompage de la nappe phréatique,défrichements de milliers d’arbres fruitiers. Quelques années plus tard, le golf étaitdéserté, au profit de complexes touristiques sur la Petite Côte, au sud de Dakar. Dansce contexte, plutôt qu’une lutte contre la vulnérabilité, qui sert une culpabilisation etune minorisation des habitants, cette situation pourrait appeler, et c’est là l’hypothèsede ce texte écrit à quatre mains, en wolof et en français, par un réalisateur qui habiteGolf Sud et une géographe française, résidente pendant sept mois à Dakar, à cultiverune vulnérabilité positive. Celle-ci consiste à porter attention aux usages vivants etnécessairement fragiles des Niayes, et à activer des modes de production deconnaissances, qui sortent des cercles exclusifs d’experts scientifiques, pour renoncerà une posture coloniale de maîtrise, qui vise des certitudes invulnérables.

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