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Carmela Lettieri et al., « Anni di Piombo - Die bleierne zeit : regards croisés », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.v5lofo
Quarante ans après les événements qui ont eu lieu en Allemagne et en Italie dans les années soixante-dix, la production scientifique, mais aussi artistique, autour et à propos de ce qui s'est passé pendant cette période, est d'ores et déjà conséquente. L'utilisation de l'image par les protagonistes a fait l'objet de nombreuses études, notamment en Allemagne (Sachse, 2008 ; Hamers, 2009 ; Bronner/Schott, 2012). Plus tard, le discours sur les événements, qu'il soit mémoriel ou fictionnel, s'est également (mais non exclusivement) incarné dans l'image : photographies, films, dessins, graffiti, etc. La bande dessinée ou le roman graphique, où texte et image se nourrissent et s'interpénètrent, représente pour la période considérée un moyen particulier d'accéder à la connaissance de ces événements ainsi qu’à la réflexion sur l’émergence de la violence dans des contextes démocratiques. Avant de pouvoir comparer la production de romans graphiques sur les Années de plomb en Allemagne et enItalie, nous proposons ici de mettre en regard deux contextes particuliers en relevant les analogies et les différences, en nous intéressant d’abord àl’expression qui, en allemand comme en italien, sert à nommer la période allant de 1969 à 1978 en Italie et en République fédérale d’Allemagne. Nous proposerons une chronologie comparée des Années de plomb dans les deux pays afin de pointer les similitudes mais aussi les différences. Enfin, nous aborderons la question de l’iconographie et de l’icônisation des Années de plomb, en nous demandant dans quelle mesure ces années sont devenues une « matrice audiovisuelle » (Hamers, 2009 :113).