Balthasar Hacquet, pionnier de la karstologie

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Parmi d’autres sciences, Balthasar Hacquet (1739/40-1815) se consacra à la géologie et à la géomorphologie, pour utiliser des termes actuels. Son œuvre la plus importante, l’Oryctographia Carniolica (1778-1789) contient de nombreuses descriptions de roches, de minerais, de fossiles, mais aussi de reliefs tant en surface que sous terre. En Carniole où les régions karstiques dominent, il développe longuement les questions relatives à la géologie et à la géomorphologie du Karst. Il propose une classification des montagnes en accordant une place particulière aux Montes secundarii formés de calcaire gris. Parmi les formes de relief, il décrit les poljés, les dolines, les dolines-puits glacio-karstiques sur les plateaux, en signalant les phénomènes d’inversion de températures et de végétation. Il pressent l’évolution des poljés inondés (lacs saisonniers) vers les poljés secs. Pour expliquer l’altération et la dissolution du calcaire, Hacquet prend en compte les différences lithologiques et l’exposition, et c’est pourquoi on l’a tenu pour un précurseur de la géomorphologie climatique de la théorie de la corrosion. Hacquet découvrit aussi la différence entre calcaire et dolomie, qu’il appelait Lapis suillus et qu’il décrivit 13 ans avant Dolomieu. Son intérêt pour le karst l’amena aussi à conduire des recherches sur l’hydrogéologie.Hacquet fondait ses conclusions non seulement sur les observations, mais aussi sur l’expérimentation, dans un contexte scientifique encore marqué par les notions aristotéliciennes.