La politique étrangère et l'élection présidentielle de 1981

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2012

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Sabine Jansen, « La politique étrangère et l'élection présidentielle de 1981 », Revue historique, ID : 10670/1.v97aiz


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Les Français ont la réputation de n’être guère préoccupés par la politique étrangère. S’il est vrai que les questions internationales sont peu présentes lors des campagnes des élections présidentielles de 1965, 1969 et 1974, celle de 1981 fait figure d’exception. Les affaires extérieures y tiennent une place toute particulière. Dès lors, il s’agit d’en comprendre les raisons, en soulignant, à partir de l’automne 1979, le caractère dramatique de la conjoncture internationale qui marque un regain de la guerre froide. Hommes politiques, observateurs, journalistes et citoyens se font l’écho, au travers de discours, d’articles ou de sondages, d’une inquiétude croissante qui pèse sur l’évolution du rapport de forces entre les candidats à l’élection présidentielle d’avril-mai 1981. Le président de la République sortant, Valéry Giscard d’Estaing, héritier et garant de la traditionnelle politique gaulliste de détente avec l’Est, apparaît progressivement en porte-à-faux avec une opinion de plus en plus méfiante à l’égard de l’ urss, d’autant que cette politique contredit les efforts parallèles du président en vue de renforcer la cohésion franco-allemande et la solidarité atlantique face au déploiement des fusées nucléaires en Europe de l’Est. D’atout, la politique étrangère, domaine réservé du chef de l’État, devient, pour le président, un handicap exploité par son principal adversaire François Mitterrand dont, pourtant, la crédibilité aurait pu être affectée par un statut d’éternel opposant et d’allié d’un parti inféodé à l’Union soviétique. Le candidat du Parti socialiste tire habilement profit de la campagne antigiscardienne et antisoviétique d’une partie de la droite, comme de la virulence des attaques communistes dirigées contre lui et qui ont pour effet de rassurer l’électorat modéré. Même si, au cœur de la campagne électorale, les sondages nous éclairent davantage sur les intentions que sur les motivations, discours, questionnaires et commentaires de presse nous permettent de saisir les mouvements de l’opinion au fur et à mesure que se précisent les positions des candidats. L’activisme agressif de l’ urss réveille les vieux démons de la guerre froide. L’hostilité croissante de l’opinion à l’égard de la superpuissance communiste, mais aussi de la politique africaine du président sortant, joue un rôle indiscutable dans la montée du désamour à l’égard de Valéry Giscard d’Estaing, dont la politique étrangère soucieuse d’apaisement et de compromis n’apparaît plus en phase avec les attentes des Français.

The French are well known for their lack of interest in foreign affairs. International issues were hardly addressed during the presidential campaigns of 1965, 1969, and 1974, with the notable exception of the 1981 election where foreign policy played a specific part. Why?From 1979 onwards, the reawakening of cold war tensions gave international relations a dramatic turn. Politicians, journalists, political commentators and the public opinion expressed a growing concern through discourses, articles and opinion pools. It also impacted the candidates’ popularity. President Valéry Giscard d’Estaing, in line with the gaullist tradition of cooperation with the Communist countries, was loosing the support of the public opinion. Moreover, his détente policy directly contradicted with his parallel efforts to strengthen the Franco-German cooperation and the transatlantic relationship, and to resist the deployment of Soviet ballistic missiles in Eastern Europe.Foreign policy, a prerogative and a major asset of the President, became a political flaw, his competitor François Mitterrand took advantage of. The socialist candidate –whose credibility was not affected by being a long time opponent and an ally of the French Communist Party, benefited from the right-wing anti-Giscard and anti- communist campain as well as from the scathing communist attacks whose main effect was to reassure the average citizen. If opinion polls provide more information about the intentions than about the motivations of the voters, nonetheless discourses and the press comments make it possible to represent the opinion of the French population as the campaign went on. The ussr aggressive policy revived the bad days of the Cold War and led to increasing hostility against communism but also against the African policy of the incumbent President. This appeasement and consensual foreign policy caused Valéry Giscard d’Estaing to lose much of his political support.

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