Variations électriques dans La Vie moderne, époque Charpentier (1879-1883)

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16 novembre 2016

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Stéphanie Dord-Crouslé, « Variations électriques dans La Vie moderne, époque Charpentier (1879-1883) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.vcthrd


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Si l’on en croit les mémoires publiés par Bergerat, c’est à la présence d’un « transparent lumineux » à la gloire du champagne Mercier d’Épernay que le journaliste doit d’avoir obtenu l’occupation à titre gratuit du vaste local nécessaire au lancement de La Vie moderne. Au début de l’année 1879, cette enseigne était sûrement éclairée au gaz. Mais ce « brasier d’enfer » qui avait le pouvoir de transformer brusquement le sombre entresol en « une grotte de stalactites, illuminée par cent torches » préfigure avec bonheur les rapports intimes et privilégiés que le journal illustré et l’électricité allaient par la suite nouer. Il faut dire que la fondation de l’organe de presse coïncide avec les prémices de la large diffusion de l’énergie révolutionnaire. L’un naît donc à la lumière de l’autre et la seconde va largement irriguer les colonnes du premier. En effet, si l’art est la préoccupation première de La Vie moderne, son empire s’étend bien au-delà et fait la part belle à tout ce qui relève du progrès et de la modernité : au premier rang des nouveautés qui la passionnent se trouve donc évidemment l’électricité. Celle-ci s’invite partout, dans les chroniques scientifiques, mais aussi dans les descriptions de réceptions mondaines. Surtout, elle se présente dans un surprenant rapport alchimique avec les arts et la littérature : elle magnifie les peintures tout autant qu’elle nourrit les œuvres de fiction qui lui avaient quant à elles préalablement fourni un cadre de pensée.Cependant, alors que l’électricité s’affirme toujours davantage comme l’énergie du futur, elle semble perdre rapidement du terrain dans La Vie moderne au profit d’un intérêt grandissant pour le chic et la mode. L’attention portée à la science en général et à l’électricité en particulier semble s’être trouvée sacrifiée sur l’autel de ces deux vanités. Or cette évolution est concomitante avec la disparition progressive de ceux qui avaient donné son identité originale à la revue. Il s’agit au premier chef d’Émile Bergerat qui se voit évincé dès la fin de l’année 1880, et en second lieu de Georges Charpentier qui cède définitivement le titre en 1883, confirmant en cela le sensible infléchissement de plusieurs options éditoriales. La période qui va de la création de La Vie moderne en avril 1879 jusqu’à sa cession en juin 1883 offre donc un observatoire idéal pour suivre les mutations médiatiques que le fil d’Ariane électrique aura mises en lumière.

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