Grandeur et décadence de la « partitocratie redistributive régulée » : L'évolution du système politique au Japon et en Italie depuis la guerre

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2001

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Jean-Marie Bouissou et al., « Grandeur et décadence de la « partitocratie redistributive régulée » : L'évolution du système politique au Japon et en Italie depuis la guerre », Revue française de science politique, ID : 10670/1.vcwzdb


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En Italie comme au Japon, les régimes représentatifs nés des réformes de la fin du 19e siècle n’ont pas su asseoir leur légitimité. En 1945, la chute des régimes forts qui leur avaient succédé a donné naissance dans les deux pays à un ordre constitutionnel verrouillé qui établissait de facto la suprématie des partis sur l’exécutif. Dans les deux cas, après une phase d’affrontement, il s’est établi une « partitocratie redistributive régulée », au sein de laquelle tous les partis établis s’entendaient pour cohabiter en se partageant les bénéfices au profit de leurs clientèles particulières. Si cette collusion institutionnalisée minait la légitimité du régime, comme on l’a vu dans les deux pays au cours des années 1970, ce système n’en a pas moins assuré une forte cohésion sociale et une redistribution satisfaisante à travers trois décennies de modernisation. Sa remise en cause actuelle – beaucoup plus radicale en Italie qu’au Japon – semble bien moins liée à la fin de la Guerre froide, comme on l’a souvent prétendu, qu’à la raréfaction des ressources disponibles pour la redistribution via les partis. Elle pose la question de la transformation de deux pays qui apparaissent encore, à certains égards, comme des « empires » formés de « réserves indiennes » mal intégrées, en véritables communautés politiques.

In both Italy and Japan, the representative regimes derived from the late 19th c. reforms were unable to establish their legitimacy. In 1945, the fall of the strong regimes which succeeded them gave birth in both countries to a rigid constitutional order which established de facto the parties’ domination over the executive. In both cases, after a phase of confrontation, there appeared a « regulated redistributive partitocracy » in which all the established parties agreed to cohabit and share benefits on behalf of their particular clienteles. Although this institutionalized collusion undermined the legitimacy of the regime, as observed in both countries during the 1970s, that system ensured a strong social cohesion and a satisfactory redistribution during three decades of modernization. Its present questioning – much more radical in Italy than in Japan – appears to be linked less to the end of the Cold War, as often claimed, than to the reduction of resources available for redistribution via the parties. This begs the question of the transformation of countries which still, in some ways, appear to be « empires » made up of poorly integrated « Indian reservations », into genuine political communities.

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