Attentats du 13 novembre 2015 à Paris : Prise en charge médico-psychologique initiale de victimes à la Mairie du XIe arrondissement : retour d’expérience

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Cet article est un retour d’expérience, nécessairement fragmentaire et subjectif, de l’implication de l’équipe de Psychiatrie et Psychotraumatologie de l’Hôpital Tenon, qui a participé à la Cellule Médico-Psychologique de la Mairie du XIe arrondissement. La soudaineté, la violence aveugle et le nombre de victimes impliquées sur les lieux des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ont nécessité des interventions psychologiques immédiates sur plusieurs sites et une mobilisation au-delà du dispositif d’urgence habituel assuré par les Cellules Médico-Psychologiques (CUMP) des Samu. Plusieurs lieux d’accueil ont été rapidement organisés en dehors des structures hospitalières, permettant un accès rapide dans un environnement non médicalisé et moins stressant à des impliqués non blessés physiquement.Chez les victimes, la clinique de l’état de stress aigu s’exprimait avec une intensité qui reflétait la violence subie. L’effraction psychique causée par l’attaque terroriste appelait une recherche de sens et un besoin de s’éprouver vivant en restaurant un lien avec l’autre. Sur le plan organisationnel, l’éventualité d’attentats de masse nécessite la structuration d’un réseau local mobilisable de façon graduée selon les besoins. L’intervention immédiate doit permettre d’orienter les victimes qui le nécessitent vers un suivi et des relais dans la durée doivent être prévus pour les soignants mobilisés.

This article is a fragmentary and subjective feedback of the participation of the team of the Psychiatry and Psychotraumatology Department of Tenons′ Hospital to the actions of the Medico-Psychological Unit set in the City Hall of the eleventh arrondissement after the 11/13/2015 terrorist attacks in Paris.The brutality and the violence of these attacks have required an immediate psychological assistance for a large number of victims. Several emergency centers have been set up to assist victims beyond the regular operations of the Psychological Medical Units (“Cellules d’Urgence Médico-Psychologiques” or CUMP, which are part of the Emergency Medical Assistance Service). These temporary centers, set up in a non-stressful, non-medical environment, were organized to allow victims that were not physically injured to get a quick access to psychological assistance.The victims’ traumas were corresponding to the violence encountered. Victims were looking for a meaning, to reintegrate the community, to bond with others and to feel “alive” again in such a way to overcome the stress caused by the attack.In terms of logistics the response to a potential massive terror attack requires the deployment of an adaptable local network so as to provide the first necessary care and ensure the victims are appropriately directed to the medical professionals who will assist them in the long run.