Un bureau à Bruxelles : le lobbying des grandes entreprises françaises dans les années 1990

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2024

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Alice Milor, « Un bureau à Bruxelles : le lobbying des grandes entreprises françaises dans les années 1990 », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.vg7d9r


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Au début des années 1990, les grandes entreprises françaises renforcent leur position à Bruxelles en installant des bureaux permanents au plus près des institutions de l’Union Européenne. Ils sont l’émanation des comités exécutifs, le bras droit des PDG, l’outil de lobbying par excellence. L’histoire et les activités de ces bureaux des entreprises à Bruxelles sont très peu documentées, avec des archives difficiles d’accès. Ainsi, les recherches ont davantage ciblé les fédérations professionnelles que l’action directe des entreprises sur place. Or à l’heure de la mise en œuvre du marché unique et de la montée en puissance du Parlement prévus par le traité de Maastricht (1992), les représentants d’entreprise s’engagent dans des réseaux de lobbying de plus en plus complexes, publics et privés, formels et informels, pour défendre leurs intérêts. Parmi les plus informels et originaux, le Club des Grandes entreprises françaises est un atout de choix pour le CAC40, une arme aussi puissante que discrète – ce qui n’est pas sans soulever des enjeux éthiques. Entre archives publiques et privées, archives écrites et orales, cet article montre que s’il y a une originalité de la trajectoire française, elle ne réside pas tant dans les temporalités – comme le soulignent déjà les travaux sur les fédérations, l’idée d’un retard français est à nuancer – que dans les modalités du lobbying.

In the early 1990s, major French companies sought to strengthen their position in Brussels by setting up permanent offices as close as possible to the EU institutions. Although such representative offices were intended to further the agenda set by the company’s management team through highly targeted lobbying, their history and activities are poorly recorded, and their archives are difficult to access. As a result, research has tended to focus more on the trade federations that collectively represent the interests of companies in Brussels than on the direct action of firms. However, the implementation of the single market and the growing power of the Parliament set out in the Maastricht Treaty (1992) have meant that business representatives have become increasingly involved in complex lobbying networks, both public and private, formal and informal in order to defend their interests. The Club des Grandes Entreprises Françaises is one of the most informal and original of these. As a powerful and discreet weapon for the top companies listed in the CAC40, the existence of such a network may raise certain ethical issues. Research done on French trade federations has already questioned whether it is true that they were slow to begin lobbying. In this research we use public and private archives as well as written and oral records to highlight that the specificity of this particular type of French lobbying was not so much unique in terms of its timing, but rather in terms of the activities that were undertaken.

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