1 septembre 2022
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Anne-Julie Debare, « Kind One by Laird Hunt, or a Tale of a Real Twice Lost: Writing the Individual and Collective Memory of Slavery », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.vgb8hq
Cet article se propose d’analyser les outils et stratégies mises en œuvre par la fiction, en particulier par le roman Kind One de Laird Hunt (2012), pour tenter de surmonter la résistance du réel, ici l’expérience brutale de l’esclavage aux Etats-Unis, pour tenter de ranimer le souvenir collectif de l’esclavage face aux risques du déni et de l’oubli.Nous montrons d’abord que le roman, tout en s’appuyant sur des faits historiques et des témoignages, rejette ouvertement la temporalité linéaire et le discours explicatif du discours de l’histoire, pour ancrer le récit dans l’imaginaire et leur préférer la médiatisation de la fiction. Hunt invente ainsi une forme hybride mêlant fiction historique et témoignage qui s’appuie sur le pouvoir expressif des mythes et contes de traditions orales africaines et occidentales pour évoquer de manière saisissante la mémoire de l’esclavage.Nous étudions ensuite les spécificités poétiques de l’écriture de Laird Hunt, notamment le recours à l’allégorie, à la métaphore, et à des formes relevant des logiques du trauma, comme autant de tentatives visant à traduire l’expérience des personnages face à l’effraction du réel traumatique dans leur expérience deshumanisante de l’esclavage.