From mercenaries to private security companies. Legitimatory practices of commercial private violence on theinternational stage Des mercenaires aux compagnies de sécurité privée? Construction et pratiques de légitimation de la violence privée commerciale dans le système international En Fr

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2013

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Cyril Magnon-Pujo, « Des mercenaires aux compagnies de sécurité privée? Construction et pratiques de légitimation de la violence privée commerciale dans le système international », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.3917/ds.374.0487


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Résumé En Fr

Can private violence be legitimate? This seemingly tautological proposition reflects the Weberian conception of the state as a political entity that successfully claims the monopoly of the legitimate use of physical force. However, this conception deserves a closer examination given the recent development of private security companies that are new and legitimate actors on the international stage. Implementing diverse forms of physical violence abroad, these private agents are indeed widely and legally used nowadays by corporations, states, or international organizations. Their widespread and diversified use reveals the new legitimacy of a practice formerly condemned on moral and juridical grounds: the use of mercenaries. How should we view such a process of legitimating an activity conceived to be the purview of governments, but which is today carried out by private contractors? Far from being anecdotal, the analysis of the legitimation practices implemented by the “industry” illustrates, through the shift from stigmatized mercenary activity to a redefined identity, the broader question of the construction of a professional and social norm. It also sheds light on how it is viewed and its limits considering the facts that it has been established primarily by private actors and touches on the supposed foundations of the modern state.

La violence privée peut-elle être légitime ? Apparemment tautologique, cette proposition renvoie à la conception weberienne de l’État en tant qu’« entreprise politique [...] revendiquant avec succès le monopole de la contrainte physique légitime ». Elle mérite cependant une nouvelle analyse à l’aune du développement, récent, des compagnies de sécurité privée construites comme de nouveaux acteurs légitimes sur la scène internationale.Mettant en œuvre diverses formes de violence physique hors des frontières nationales, ces opérateurs privés sont en effet utilisés aujourd’hui légalement et de manière croissante, par des entreprises, des États ou des organisations internationales. Ces usages massifs et diversifiés indiquent la légitimité nouvelle d’une pratique jusqu’alors condamnée moralement et juridiquement : le mercenariat.Comment comprendre alors un tel processus de légitimation d’une activité vue comme fondamentalement régalienne, mais exercée aujourd’hui par des sous-traitants privés ?Loin d’être anecdotique, l’analyse des pratiques de légitimation mises en œuvre par cette « industrie » illustre, à travers le passage du mercenariat stigmatisé à une identité redéfinie, la question plus générale de la construction d’une norme professionnelle et sociale, mais aussi celle de sa réception et de ses limites alors qu’elle est élaborée en premier lieu par des acteurs privés et qu’elle revient sur les fondements supposés de l’État moderne.

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