7 décembre 2019
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Elli Doulkaridou-Ramantani, « La Renaissance enluminée de Rome : systèmes décoratifs dans les manuscrits du XVIe siècle », Theses.fr, ID : 10670/1.vgq9nf
Les manuscrits réalisés à Rome dans la première moitié du XVIème siècle, souvent méconnus et réduits à une étude stylistique, entretiennent des rapports complexes avec le contexte artistique de la période. Sous la forme de livre d’heures, de missel ou d’antiphonaire, le manuscrit enluminé du XVIème siècle fait partie de la stratégie du commanditaire. Rome réunit un nombre d’artistes dont l’origine et la formation imprègnent l’idiome local, conduisant ainsi à des créations exceptionnelles. Giulio Clovio, Vincent Raymond, Jacopo del Giallo et Apollonio di Bronfratelli insèrent dans leurs miniatures non seulement les motifs des décors monumentaux mais adaptent aussi les principes de l’ornement au champ de la miniature. Le manuscrit enluminé se transforme en un champ d’expérimentation où l’ornement incarne des problématiques artistiques diverses. Agent inattendu dans l’acte de la lecture, l’ornement participe en outre à l’actualisation de la lecture dévotionnelle proposant une nouvelle conceptualisation de la ruminatio médiévale. Le scriptorium de la chapelle Sixtine produit des manuscrits officiels dont le style suit le changement des pontificats et pose des questions concernant l’insertion des manuscrits dans l’ensemble du patronage de chaque commanditaire. Relevant aussi bien des commandes privées qu’officielles, l’étude de ces enluminures donnera lieu à des observations concernant la fonction de l’ornement selon le contexte et le type d’usage. Par une approche sémiologique et une étude systématique de la production de la période, cette recherche se propose d’intégrer pleinement le livre enluminé dans l’univers artistique du XVIème siècle italien.