Charles Ambrosino, « Villes en transition ? Les fondements permaculturels de l’urbanisme du futur », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.viejd2
Si la transition est désormais le mot d’ordre de la plupart des actions, politiques et stratégies urbaines et territoriales contemporaines, les origines du mouvement des « villes en transition » demeurent encore méconnues. Plus qu’un énième organe de sensibilisation aux effets du dérèglement climatique, ce mouvement social ambitionne, sous des formes et à des échelles variées, de « mettre en place des solutions fondées sur une vision positive de l’avenir » . Démarche proactive d’autant plus inédite qu’elle tire ses racines d’une vision alternative non pas tant du développement urbain que de l’agriculture. C’est en effet dans la « permaculture » – néologisme issue de la contraction d’« agriculture permanente » – que les tenants du mouvement puisent les fondements éthiques (l’attention aux milieux et à l’environnement) et les méthodes (ménager plutôt qu’aménager les sols) à l’œuvre dans les projets d’urbanisme menés au nom des villes en transition. À l’heure des crises à répétition, la focale sur les fondements permaculturels de cet urbanisme du futur mérite le détour car elle éclaire sous un jour nouveau l’art de (ré)habiter la terre tout en prenant à bras le corps la question de l’acceptabilité sociale et culturelle d’une telle entreprise.