La réception juridique d’un concept profane : la nation

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12 mars 2015

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Alexis Robin, « La réception juridique d’un concept profane : la nation », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.vk9jao


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Résumé Fr

La Nation est un terme que l’on pense aujourd’hui maîtriser parfaitement. Pourtant, cela n’est pas le cas. Pour le comprendre, il faut remonter à la Révolution. À cette époque, le terme est utilisé à de multiples reprises pour désigner à la fois le peuple, les citoyens ou l’État. Mais même en se penchant sur les constitutions révolutionnaires, jamais le terme de Nation n’est défini. Pire, on se borne petit à petit à répéter les anciennes formulations sans chercher à les comprendre.Cette incohérence a poussé les philosophes du XIXe siècle, à s’interroger sur cette notion. En effet, c’est après la défaite de Bonaparte que les allemands, traumatisés par l’invasion française, cherchent à fédérer leurs provinces et à s’unir pour éviter une nouvelle occupation de leur sol par une armée étrangère. Pour ce faire, ils vont chercher ce qui les rapproche les uns des autres : la langue et la race. Cette création de la Nation dite « Allemande », trouve une réciproque avec la Nation dite « Française ». Cette idée de la Nation tire son origine non pas de la France, mais de l’Italie. C’est par la volonté d’unification du peuple italien, que Mancini commence à émettre l’idée d’une volonté des peuples. Mais les critères qui sont épars dans l’œuvre du juriste italien, vont être rationalisés, développés et structurés par un philosophe français : Ernest Renan.C’est de la conférence de ce dernier que la synthèse des approximations révolutionnaires avec les critères qu’il développe, va s’opérer dans l’ordre politique français. Les politiques, que ce soit dans les institutions ou les assemblées, vont s’accaparer la définition de Renan, et la mâtiner des grands principes révolutionnaires (surtout des principes rousseauistes). Une fois cette synthèse opérée, elle va se diffuser dans l’ordre juridique. Car les politiciens, en voulant donner une définition de la Nation, ouvrent une boite de Pandore : Tous les États ou toutes les populations peuvent-elles être des Nations ? Quel degré de civilisation faut-il pour être une Nation ? Comment obtient-on la Nationalité ? Les naturalisés doivent-ils être contrôlés par l’État ou peuvent-ils intégrer directement la Nation ?C’est en retraçant la création de cette définition erronée, que nous verrons comment les juristes ont répondu à cette question.

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