2010
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Laurence Moulinier, « Maternità spirituale e direzione di coscienza secondo Ildegarda di Bingen », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.vkjfn0
Dès sa première œuvre visionnaire, Scivias, " sache les voies ", Hildegarde de Bingen (1098-1179) s'est affirmée comme un guide spirituel, et cette orientation parcourt toute son œuvre. Elle fournit ainsi à l'occasion à des communautés des éclaircissements propres à les réorienter sur certains textes fondateurs, comme le credo d'Athanase expliqué à ses propres sœurs, la règle bénédictine commentée pour une communauté de chanoines réguliers, ou 38 questions relatives à l'Ecriture glosées pour les Cisterciens de Villers-en-Brabant. A l'époque où elle vécut, la direction spirituelle revêtait diverses formes, des traités sur les vices et vertus aux specula, en passant bien sûr par l'échange épistolaire, et Hildegarde a laissé une correspondance particulièrement vaste, au sein de laquelle certaines lettres formèrent comme des mini-traités et eurent une diffusion autonome. Ce sont de fait somme toute ses lettres, plus que ses livres, qui rendirent publics le personnage et l'enseignement de Hildegarde ; et dans l'esprit de ceux qui lui écrivaient comme dans le sien, ses missives avaient, comme ses autres écrits, une origine visionnaire. C'est donc sur cette remarquable correspondance qu'on se penche ici, à la recherche d'éclairages sur la demande de direction spirituelle à laquelle dut répondre la supérieure bénédictine dans la Germanie du XIIe siècle.