2019
Cairn
Pierre Boussel, « Daesh, les temps obscurs », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.vkl1fn
Fulgurance et innovation perturbatrice, Daesh a surpris nombre de chancelleries en proclamant un califat au Proche-Orient en 2014. Si la séquence fut aussi éphémère que violente, elle souligne le potentiel déstabilisateur d’une doxa nihiliste, ses capacités d’agrégation aux décombres d’un Etat failli. Comme toute entité agissante, le groupe Etat Islamique possède une Signature Temporelle. Ce concept nouveau présenté dans cette étude1 apporte un éclairage sur les causes profondes du mouvement, idem les « Zones d’Impacts » révélant la prégnance du facteur T sur des djihâdistes qui ambitionnent d’inverser la flèche du temps afin de renouer avec les temps anciens. La défaite de 2017 n’a entamé en rien leur détermination. Combattants figés dans une lecture régressive de l’histoire, hommes en proie à une dichotomie entre le mythe du paradis perdu, l’Hégire, et l’impatience de l’éternité, ils résolvent cette équation en menant un djihâdisme aveugle, convaincus que l’islam exige de « croire sans comment et sans signification » (Hanbal).