10 juillet 2023
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Pascal Ory, « Gouverner par les symboles », Revue d'histoire culturelle, ID : 10670/1.vl1zro
Le pouvoir n’existe pas en soi : il s’exerce. Aux côtés des armes relevant du coercitif et du rhétorique toute institution cherche à produire et à entretenir la collectivité de référence par le recours à des « signes de reconnaissance », des symboles. On s’attache ici aux seules institutions politiques – États et collectivités locales au premier chef, mais aussi organisations partisanes ou syndicales. En leur sein on distingue les trois grandes de symbolisation : l’emblème (qui n’est pas seulement visuel mais aussi sonore : étendards, hymnes, devises, …), le monument (de la toponymie de célébration à la nécropole en passant par la statuaire) et du rituel – à quoi on n’oubliera pas que se résume la notion de « religion » dès lors que l’on sort de la sphère christiano-musulmane. Dans la continuité d’un texte programmatique publié en 2000, cet article développe quelques pistes pour une enquête plus approfondie, mettant en lumière l’importance du recours à l’émotion dans le fonctionnement des sociétés politiques et l’actualité récurrente de cet instrumentarium, trop vite et trop longtemps considéré avec condescendance par une historiographie rationaliste et élitiste.