Le port, un « monde à part ». Enquêter sur les travailleurs et travailleuses portuaires dans un monde du travail fermé (Le Havre et Felixstowe)

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31 décembre 2023

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Marie Lécuyer, « Le port, un « monde à part ». Enquêter sur les travailleurs et travailleuses portuaires dans un monde du travail fermé (Le Havre et Felixstowe) », Carnets de géographes, ID : 10670/1.vlmx49


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Les enquêtes qualitatives sur le travail portent le plus souvent sur une profession ou une entreprise. L’article suggère de changer d’échelle et défend l’intérêt de la catégorie conceptuelle de « monde du travail », c’est-à-dire un groupe de professions en interaction sur un territoire donné. Il développe le cas du monde du travail portuaire, à partir de deux enquêtes de terrain inspirées de l’ethnographie, menées dans les villes portuaires de Felixstowe et Le Havre. D’emblée, l’étape de l’accès au terrain permet d’identifier empiriquement des traits typiques du monde du travail portuaire : un terrain fermé et partiellement invisible depuis la ville portuaire. À quelles conditions l’enquête qualitative peut-elle rendre visible les travailleurs et le travail portuaire ? La première partie revient sur la délimitation du monde du travail portuaire, dans une démarche constructiviste fondée sur le va-et-vient entre les deux villes portuaires. Loin de se résumer aux dockers et à leur syndicat, ce monde correspond à un système inégal de professions centrales et de professions péri-portuaires. À partir des difficultés d’accès au terrain, la deuxième partie cherche à objectiver le « terrain fermé », tant spatialement que socialement. Le terrain fermé contraint fortement les possibilités d’ethnographie : la troisième partie pose la question des adaptations tactiques pour voir et recueillir des récits du travail portuaire : enquête par entretiens, par collecte de documents de première main et par observation.

. Qualitative research on work most often focus on the scale of an occupation or a company. This paper proposes a change of scale, by retaining the conceptual category of "(a) world of work", i.e. a group of professions interacting in a specific territory. It develops the case of the world of port labour, based on two ethnography-inspired field surveys carried out in the port cities of Felixstowe and Le Havre. Straightaway, the step of the access to fieldwork helps identify empirically some common features of the world of port labour: a closed field context, partly invisible when seen from the port city. To what extent can qualitative research make workers and port work more visible? The first part of the paper returns to the delimitation of the world of port labour, in a constructivist approach based on the back-and-forth between the two port cities. Far from being limited to the dockworkers and their union, this world corresponds to an unequal system of central and peripheral occupations within the port city. Based on the difficulties faced by the author to access to the field, the second part seeks to objectify the 'closed field context', both spatially and socially. The closed field context strongly constrains ethnographic opportunities: the third part raises the question of tactical adaptations to see and collect narratives about port labour: survey by interviews, collection of first-hand documents, and observation.

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