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1 juillet 2022

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« Il fallait bien y passer », telle est la phrase qui conclut l'évocation douloureuse des opérations chirurgicales que subirent naguère des générations d'enfants. Vers le début du XXe siècle, en quelques années, les amygdales, les végétations, l'appendice sont devenus des organes non seulement inutiles mais dangereux pour la croissance. Leur ablation se donne pour fin de débrider le corps et l'esprit enfantins. Et sur ce point mères et médecins se sont, pendant un long demi-siècle, accordés. La raison médicale de ces ablations systématiques n'a pas résisté à la critique scientifique sans qu'elles disparaissent pour autant. Ce qui reste parfois le « gagne-pain » de certains chirurgiens ne peut donc s'appuyer que sur une raison culturelle capable de justifier ces interventions. Suivant cette piste en anthropologue, Véronique Moulinié découvre qu'une série constamment enrichie d'opérations marque, de nos jours, les césures de l'âge. On opère moins les enfants mais on arrache les dents de sagesse, on sectionne, parfois systématiquement, le périnée des accouchées et, surtout, les ablations de l'utérus et de la prostate sont communément attendues et interprétées comme marques d'entrée dans la vieillesse. Quels principes organisent cette séquence chirurgicale ? Quelle efficacité la justifie ? Pour répondre à ces questions, Véronique Moulinié s'est mise patiemment à l'écoute d'un discours sur les temps de la vie qui, de nos jours, prend souvent la forme d'un savoir partagé sur les âges critiques du corps. Dans le milieu paysan et ouvrier aquitain où s'est déroulée son enquête, la chirurgie des âges est venue s'inscrire dans le schéma des rythmes de la physiologie, elle a contribué à le maintenir tout en le renouvelant. Mais ce savoir complexe reste l'apanage des femmes. Il leur permet tout autant de produire la différence entre filles et garçons que de lire selon une périodicité féminine la physiologie de leurs époux muets quant aux secrets du corps.

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