« Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose. » Edward Snowden et l’État de sécurité nationale

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2014

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John Christopher Barry, « « Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose. » Edward Snowden et l’État de sécurité nationale », Inflexions, ID : 10670/1.vo3s6w


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« Pour trouver l’aiguille dans la meule de foin, il faut prendre toute la meule », dira le général Keith Alexander directeur de la nsa de 2005 à 2014. Le rêve de la nsa de pouvoir collecter, traquer, espionner la moindre communication électronique à l’échelle planétaire est une ambition visant à éliminer toute notion de communication confidentielle et trahit la volonté d’instaurer le premier État de surveillance globalisée de l’histoire. Elle sera dénoncée par Edward Snowden comme « une architecture de l’oppression » qui rejoint ce rêve d’omniscience que le panoptisme de Jeremy Bentham, il y a plus de deux siècles, avait dessiné. « Je ne veux pas vivre dans un monde où tout ce que je dis, tout ce que je fais, toute personne à qui je parle, toutes mes expressions de créativité, d’amour ou d’amitié sont enregistrés. Ce n’est pas quelque chose que je suis prêt à soutenir, ce n’est pas quelque chose à quoi je veux contribuer et ce n’est pas quelque chose à quoi je veux assujettir ma vie. […] Quiconque s’oppose à ce genre de monde a une obligation d’agir. » En dévoilant des milliers de documents de la nsa, Edward Snowden a voulu nous alerter du danger. Quand l’État de droit démocratique s’efface derrière l’État d’exception et la tyrannie, il reste encore à l’individu son refus catégorique de l’inacceptable, son honneur et son estime de soi. Snowden, par son geste téméraire, nous l’affirme.

“You need the whole haystack to find the needle,” asserts director of the nsa, general Alexander (2005-2014). The nsa’s urge to collect, track, spy, target, monitor every bit of electronic communication on the face of the earth is an ambition to eliminate any notion of private communication, and betrays the aim to build the first global surveillance state in history. Snowden will denounce it as “an architecture of oppression” that revives Jeremy Bentham’s panopticon, an omniscient dystopian fantasy of two centuries ago. « I don’t want to live in a world where everything that I say, everything I do, everyone I talk to, every expression of creativity or love or friendship is recorded. And that’s not something I’m willing to support, it’s not something I’m willing to build, and it’s not something I’m willing to live under. So I think anyone who opposes that sort of world has an obligation to act in the way they can. »By revealing thousands of nsa documents, Edward Snowden wanted to alert us to the danger that lurks. When democratic rule of law recedes in favor of tyranny and its state of exception, what remains within the individual’s grasp, is flat refusal of the unacceptable, and one’s honour and self-esteem. Snowden’s bold gesture asserts this.

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