Appellations et actualisme en question: les techniques sidérurgiques antiques et médiévales remises en perspective par l'archéologie et l'archéométrie

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28 septembre 2023

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Alexandre Disser et al., « Appellations et actualisme en question: les techniques sidérurgiques antiques et médiévales remises en perspective par l'archéologie et l'archéométrie », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.vq0npp


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Résumé Fr

Les évolutions des techniques minières, minéralurgiques et métallurgiques aux époques médiévale,moderne et contemporaine en Europe ont été fortement marquées par la conception et la diffusion plusou moins large de nouvelles techniques élaborées par des communautés de praticiens, de gestionnaireset de savants. L’origine géographique ou étatique de ces communautés a très souvent servi à désignerces techniques ou ensembles de techniques sous la forme d’une « appellation d’origine » (méthodebergamasque, procédé wallon…). Celles-ci sont susceptibles de masquer la réalité souvent bien pluscomplexe des modalités de diffusion de ces techniques, conditionnées par des échanges et transferts desavoirs qui peuvent largement dépasser le cadre géographique imposé par le choix d’une dénomination.L’historiographie dénote également l’influence majeure qu’ont pu avoir les connaissances, concepts etprésupposés transmis par les écrits des savants, ingénieurs des mines et métallurgistes – des media depremier plan –, sur la manière dont l’histoire des techniques sidérurgiques s’est construite. A partir desannées 1990 et 2000, celle-ci s’est vue dotée de données archéologiques et physico-chimiques inédites,sans lesquelles un certain nombre de conceptions n’auraient ou ne seraient peut-être pas remises enquestion. Cette intervention s’appuiera sur deux dossiers pour éclairer ces apports.Le premier concerne la réduction des minerais de fer phosphoreux en haut fourneau, dont la mise enœuvre était réputée impossible, ou tout du moins infructueuse, avant la mise en application du procédéThomas-Gilchrist, breveté en 1877. Les recherches de terrain et de laboratoire récentes ont remis enperspective de manière radicale la chronologie d’exploitation des minerais phosphoreux, ouvrant par làmême de nombreuses perspectives de recherche. Ces études ont de plus changé la manière dont lespropriétés mêmes du matériau étaient appréhendées aussi bien par les spécialistes des matériaux que parles chercheurs en sciences historiques.Le second s’attache à discuter, sur la base de témoins matériels, la portée symbolique et la tentation àethniciser une technique dont le nom même emprunte à un lieu : le damas. Encore mis à l’honneur parles couteliers actuels, le damas recouvre cependant des réalités très variées et complexes autantrattachées aux techniques anciennes proche-orientales qu’aux apports véhiculés par les mouvementsmigratoires des populations germaniques et hunniques de la fin de l’Antiquité dans l’Empire romain.Les débats sont encore riches entre Damas wootz, vrai damas, et damas d’assemblage ou damas decorroyage et leur historiographie révèle l’importance que certaines techniques métallurgiques peuventencore avoir actuellement pour se targuer d’exercer son travail de forgeron dans la lignée de techniquesanciennes.

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