22 novembre 2022
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Julián Medrano Hoyos, « Un nœud infini, unité ultime dans l'œuvre de Béla Tarr », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.vqaeen
Lors de la première mondiale de Sátántangó (1991-94), Béla Tarr affirme que dans son cinéma « il n'y a pas de philosophie à laquelle on puisse tout rattacher, pas d'idéologie ou d'acte de création convenablement formulé – il n'y a que des sentiments. » Au fil de trente ans de carrière, le réalisateur hongrois a consacré ses films à exalter ce qu'il appelle la « dignité humaine », mais comment comprendre ce que cela signifie si l'œuvre elle-même récuse toute forme d'interprétation ? Comment procéder devant cette œuvre qui exige d'être vécue et échappe à des analyses purement formelles, esthétiques ou narratives ? Béla Tarr commence sa pratique cinématographique à l'âge de dix-neuf ans dans la Hongrie communiste en faisant des films qu'il appelle « sociaux » – fortement ancrés dans les principes du cinéma vérité – avant de poursuivre une démarche plus esthétique en expérimentant avec le plan-séquence afin de créer des œuvres qu'il aime définir comme « cosmiques ». Cependant, comment comprendre l'apparente rupture avec ses films de jeunesse si le cinéaste insiste avoir toujours fait « le même film » ? Voici ce que cette thèse cherche à aborder : en essayant de vivre les longs-métrages de Tarr nous avons entrepris une route pour trouver l'unité qui noue les films ensemble. C'est à travers d'une étude interdisciplinaire, qui comprend l'analyse d'œuvres littéraires, de tableaux et de photographies, que nous sommes parvenus à découvrir en quoi consiste la démarche ultime de Béla Tarr.