17 mai 2023
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Guillaume Colot, « Réparer son erreur », Chrétiens et sociétés, ID : 10670/1.vs5l6o
Entre 1789 et 1790, c’est plus de 200 journaux qui sont créés à Paris. Moins nombreux que ceux que l’on nomme journaux « révolutionnaires » et qui apparaissent en même temps que le mouvement patriote à l’été 1789, il y a des journaux qui consacrent l’intégralité de leurs lignes à évoquer les questions religieuses concernant les catholiques français et l’Église de France. Un premier moment provoque l’apparition de nouveaux journaux au moment des discussions et du vote de la Constitution civile du clergé (juillet 1790). Cette loi, ainsi que le serment qui va l’accompagner, alimente un véritable schisme éditorial tout autant que dogmatique que l’on peut lire jour après jour dans les feuilles parisiennes. Quelques semaines après l’obligation de prêter serment, certains journaux publient des publicités des prestations du serment alors que d’autres publient des rétractations. Il s’agit de textes courts souvent accompagnés de justifications pour expliquer leur revirement. L’analyse de ces explications est primordiale pour tenter de cerner l’identité de ce groupe ainsi que les sentiments qui le traversent. Contre le discours officiel qui tente de préserver un semblant d’unité nationale mis à mal par les grandes réformes des parlementaires, les « rétractés » endossent malgré eux le costume de l’adversaire voire d’ennemi, porteur des vices et maux dénoncés par les journaux et les prêtres constitutionnels (assermentés). Un jeu de miroir se met en place où l’image construite par les rédacteurs s’inverse totalement d’un journal à un autre.