L’« observatoire volant » de Camille Flammarion : enjeux médiatiques d’une science récréative

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En 1867, l’astronome Camille Flammarion découvre l’aérostation qui devient pour lui une véritable passion. Les récits de ses ascensions font l’objet de publications multiples dans la presse et sous forme d’ouvrages, au milieu d’une ferveur populaire pour les vols en ballons. Décrivant les impressions produites par ce nouveau mode de déplacement, Flammarion montre comment la navigation aérienne bouleverse les frontières entre les pratiques savantes et sociales, à mi-chemin de la science, de l’événement médiatique et du sport à sensation. Ses trajets, de la capitale vers les campagnes et de France en Prusse, contribuent à dessiner une partition des territoires singulière. Or la couverture médiatique des voyages, y compris dans ses zones d’ombres, porte la trace d’enjeux intellectuels, politiques et sociaux majeurs dont rendront compte les multiples rééditions de ses ouvrages.

In 1867, the astronomer Camille Flammarion discovered aerostatics, which became a passion with him. The stories recounting his ascents are published and republished in the press and in book form, amidst popular enthusiasm for balloon travel. In describing the impressions produced by this new mode of travel, Flammarion shows how aerial navigation disturbed the difference between scientific and social practices, at the cross-roads between science, media event and sensational sports. His travels, from the capital to the countryside and from France to Prussia, contributed to a novel way of drawing territorial divides. The media coverage of his trips, including their unknown aspects, is strewn with the signs of major intellectual, political and social issues, for which the multiple editions of his works testify.