1 décembre 2023
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Isabelle Favre, « Le travail du paysage : pays, paysans, paysages ... paysactes », Theses.fr, ID : 10670/1.vt86cx
Dans son langage singulier, le paysage dit comment nous vivons, au gré de temps et d’espaces entremêlés. Il est tout à la fois expression et expérience sensibles du sens que nous donnons individuellement ou collectivement, aux milieux que nous habitons ou aux lieux que nous traversons. Dans un assemblage en mouvement, nous travaillons les paysages et ils nous travaillent. Tissant ensemble les dimensions écologiques, techniques, symboliques et économiques, le paysage n’oublie pas ses origines esthétiques. Associer le paysage aux gestes au travail des cultivateurs de la terre, en esquivant la description des terroirs, des façons culturales, de leur singularité dans un « agrosystème », peut inspirer une tout autre recherche à travers l’histoire de l’art, recherche iconographique, et littéraire dans une moindre mesure : une enquête sur les figures paysannes comme façons de voir le monde, Ces figures paysannes, avec une attention aux gestes de travail, ce sont des corps et des visages ce sont des traces concrètes (chemins, haies, terrasses dans la pente, motifs agricoles…)devenues lambeaux de terre, ou monocultures dont la mesure humaine s’est absentée impuissante devant leur exploitation forcenée. Ces paysages « travaillent » pour dégager un espace de mouvement, d’engagement portant le rêve et la réalité d’un retour du travail humain modèle paysan légitimé : engagement commun, chorégraphies des mouvements des vivants Interdépendance : le paysage est fait de nos actes, de nos pays actes.