De la biopolitique aux bioéconomies : PMA et (re)production de la blanchité sur le marché de la GPA au Mexique

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2021

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Carolin Schurr et al., « De la biopolitique aux bioéconomies : PMA et (re)production de la blanchité sur le marché de la GPA au Mexique », Nouvelles Questions Féministes, ID : 10670/1.vtsclj


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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité.

Michel Foucault has demonstrated how reproduction has been the privileged site of post-colonial eugenic politics through which the future national body is regulated in racial terms. Nikolas Rose argues that new forms of liberal eugenics have replaced traditional state biopolitics. In the current bioeconomy, it is no longer the state but active consumers that make (racialized) procreative choices. The market of assisted reproductive technologies (ART) in Mexico serves as an empirical case to argue that the liberal eugenics practiced in this market recasts rather than replaces traditional state biopolitics. This becomes evident in (1) the racialized access to surrogacy programs in Mexico and (2) in giving higher value to white sex cells, while (3) devaluing the genetic traits of non-white women through the selection and classification of procreative laborers. Analyzing the transnational geographies of surrogacy markets in Mexico, the article investigates how future bodies are whitened through biomedical practices and consumer choices that are shaped by and simultaneously reinforce (post-) colonial imaginaries of white desirability.

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