26 janvier 2024
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Marion Vittecoq et al., « Chapitre 5 - Antibiorésistances : la faune sauvage, une sentinelle potentiellement impactée ? », Éditions Quæ, ID : 10670/1.vuii7o
L’émergence des antibiorésistances a d’abord été étudiée à l’hôpital, puis en médecine de ville et, plus tardivement, en élevage. Cependant, humains et bétail ne fonctionnent pas en vases clos mais comme des compartiments qui échangent des pathogènes entre eux et avec l’environnement au sens large. Au sein de cet environnement, la faune sauvage représente un compartiment de circulation, et potentiellement d’évolution des bactéries antibiorésistantes, qui a été très peu étudié jusqu’à la dernière décennie. Nous nous intéressons ici aux questions qui se posent concernant ce compartiment en discutant des réponses déjà disponibles et des interrogations encore en suspens. À travers ce rapide exposé, nous abordons ainsi la problématique des espèces bactériennes et des gènes de résistances isolés au sein de la faune sauvage. Nous évoquons la diversité des habitats dans lesquels vivent les individus porteurs de bactéries antibiorésistantes, ainsi que les dynamiques temporelles de ce portage et les voies d’échanges impliquées. Enfin, nous explorons les raisons pour lesquelles il faut chercher à contrôler la circulation des bactéries antibiorésistantes au sein de la faune sauvage. Nous concluons à la nécessité d’une vision plus large que celle des populations humaines et des animaux domestiques pour limiter l’impact de l’émergence des antibiorésistances chez nos agents pathogènes. Nous rappelons également qu’au vu de l’urgence de la situation et de son évolution rapide, le caractère partiel de nos connaissances actuelles ne doit pas freiner l’action.