2019
Cairn
Pierre-Élie Pichot, « La pierre d’aimant dans la poésie humaniste : « secrettes approches » d’un lieu commun », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.vumodi
Dans l’histoire naturelle pré-moderne, l’attraction magnétique constitue un mystère inexpliqué. A la Renaissance, les poètes s’en emparent alors pour exprimer toutes sortes de vertus attractives inexplicables : l’amour bien sûr, mais aussi l’amitié, la foi, l’adoration… Dès lors le motif de la pierre d’aimant ne peut pas être étudié à travers le prisme d’une catégorie poétique unique, puisqu’il transgresse les frontières des genres et des registres. Il peut en revanche être rapporté à certaines théories de la Renaissance du rapport entre l’inspiration poétique et les prodiges naturels. Cet article distingue trois moments dans la matérialisation des théories poétiques par le lieu commun de la pierre d’aimant : d’abord l’aimant comme image de la fureur poétique ficinienne, puis comme défense et illustration de l’autorité poétique du poète ; enfin son abandon par les poètes de salons, qui relèguent la pierre d’aimant dans le domaine de la prose cartésienne.