7 avril 2022
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Caroline Guibet Lafaye, « Sortir du PKK : pour un modèle processuel du désengagement », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.1177/26330024221081145
Alors que l’engagement dans les organisations terroristes et les mouvements sociaux a suscité une littérature pléthorique, peu de travaux existent sur la sortie de ces deux types de collectifs. Pour saisir la pluralité des facteurs intervenant dans ces processus, nous nous sommes appuyés sur une enquête de sociologie empirique menée auprès de 64 militant.e.s du Partiya Karkerên Kurdistan (PKK) dont certains avaient quitté le parti. En effet, ce parti a connu une importante vague de départs de la guérilla au début des années 2000. L’étude microsociologique des trajectoires de désengagement permet de développer un modèle explicatif pertinent de ce dernier conjuguant l’attention à la diachronicité, l’identification d’événements décisifs (turning points) de niveau micro ainsi que de fenêtres d’opportunité de niveau méso. Après avoir rappelé les conditions dans lesquelles l’enquête a été réalisée, nous montrerons comment le désengagement met en jeu un certain rapport au temps (long), des moments clefs qui, dans le cas du PKK, concernent moins la répression d’État que les dysfonctionnements internes au parti, ainsi que des « possibles » s’ouvrant pour les acteurs, soit lors de moments de restructuration du mouvement, soit du côté de la vie civile.