La lettre et L’esprit. Examen philosophique d’un proverbe

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La lettre tue, c’est l’esprit qui vivifie : expression néotestamentaire devenue proverbiale, qui se trouve convoquée dans bien des situations où elle ne devrait sans doute pas l’être. La réflexion qui suit vise à rendre témoignage de la pertinence de cette opposition entre la lettre et l’esprit, mais aussi des problèmes qu’elle pose : agacement devant ces appels à l’ esprit qui ne sont que de pieuses invocations pour échapper à la lettre. Ce travail est donc l’examen philosophique d’un proverbe. Sa thèse : loin d’être toujours pertinente, l’opposition entre la lettre et l’esprit porte en puissance de sérieuses dérives, de sorte qu’il faudrait dire que parfois, le plus spirituel pourrait bien être le plus littéral. Des analyses portant sur les domaines juridique, moral ou encore spirituel accompagnent le développement.

For the letter kills, but the Spirit gives life: drawn from the New Testament, this phrase, which has become proverbial, is often used in situations where it probably shouldn’t. The purpose of the following reflection is to bear witness to the adequacy of this opposition between the letter and the Spirit, but also to the issues it raises. Pleas in favor of the spirit, which are often unrealistic attempts to elude the letter, are frustrating. This work consists in the philosophical analysis of the proverb. It argues that, far from always being relevant, the opposition between letter and Spirit can potentially lead to serious abuses; such that it must be said that the most spiritual can sometimes be what is the most literal. Examinations of the legal, moral, and spiritual fields help to illustrate this thesis.