L'évaluation de l'état sanitaire de la charpente de Notre-Dame de Paris : pour une étude des insectes ravageurs du bois

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22 avril 2024

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Magali Toriti et al., « L'évaluation de l'état sanitaire de la charpente de Notre-Dame de Paris : pour une étude des insectes ravageurs du bois », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.vwjwof


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La charpente de Notre-Dame de Paris est-elle indemne de toute attaque d'insectes xylophages ? Hormis des annotations sur les relevés de Fromont et Trentesaux (2015), aucune étude spécifique n'avait encore été réalisée à ce jour pour déterminer les infestations de la charpente par les ravageurs du bois pour les périodes plus anciennes et son impact sur l'ensemble de la structure. Ainsi, dans le cadre du programme CASIMODO (coord. A. Dufraisse, MNHM, AASPE UMR7209), une étude anthraco-entomologique a été réalisée dont l'objectif principal a été de rechercher et de caractériser ces agents biologiques au sein des vestiges carbonisés de la charpente afin d’en évaluer l'état sanitaire. Actuellement, il existe près de 600 espèces d'insectes xylophages ayant chacun une biologie particulière : attractivité alimentaire quasi-exclusive pour les arbres dépérissants, stockés, morts au sol ou ouvragés ; attaque du cambium, de l’aubier et/ou du duramen ; spécialisation aux essences feuillues ou résineuses. Ainsi, de nouvelles perspectives d'interprétations sont possibles et mettent en exergue des pratiques et des gestes des sociétés médiévales et modernes : de la protection et l'entretien du bois d'œuvre aux choix et à la gestion de la matière première. L'identification des insectes xylophages s'effectue à partir de l'observation des traces que les larves laissent dans le bois : les galeries et la vermoulure (déjections de la larve) et parfois quelques élytres préservés. Grâce à la création récente de normes et de référentiels, basées sur la morphométrie et l'aspect macro- et microscopique des pellètes fécales des larves, la caractérisation d'espèces ou de genres permet de :- mesurer l'état sanitaire du bois et l'impact des ravageurs sur les propriétés mécaniques de la pièce puis de la charpente entière - d'évaluer le moment de l'infestation du bois (arbre sur pied, stockage, en place dans l'architecture) voire, sa durée (nombre de génération d'insecte et durée du cycle évolutif) - déterminer possiblement l'origine (zone d'humidité, infiltration). A contrario, si le bois ne présente pas de traces : est-ce que le bois est sain ? Y-a-t-il eu diverses campagnes de protections de la charpente au cours de son fonctionnement ? Au total, c’est près de 750 pièces de bois qui ont été observées, des périodes médiévales et modernes, cumulant plus de 11 000 individus xylophages. Majoritaire, la grande Vrillette (Xestobium rufovillosum) a altéré les éléments bas de la charpente (sablières, entraits), et la présence conjointe du charançon du bois (Hexathrum exiguum) révèle les problèmes d’humidité en différents endroits de la nef et du chœur. Certaines sablières et de nombreux faux-entraits médiévaux ont été renforcés par des moises au XIXe s. Ces réparations interviennent dans le cas d’altérations de la charpente pouvant être dues tant à l’action des xylophages et champignons lignivores (purges de parties dégradées par exemple) que par des ruptures mécaniques du bois.

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