Être sociologue de l’éducation et militant pour une pédagogie nouvelle et populaire : une impossibilité théorique pour la sociologie française de l’éducation dominante dans les années 1980 et 1990 ?

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2020

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Henri Peyronie, « Être sociologue de l’éducation et militant pour une pédagogie nouvelle et populaire : une impossibilité théorique pour la sociologie française de l’éducation dominante dans les années 1980 et 1990 ? », Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle, ID : 10670/1.vx4gok


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Cet article opère un retour critique sur le courant de la sociologie française de l’éducation centré sur l’évaluation socialement différentielle de pratiques scolaires induites par des «innovations», dans les années 1980-1990. Au-delà du socio-linguiste britannique B. Bernstein, que l’on peut considérer comme le pionnier de cette orientation de recherche, l’auteur distingue trois générations d’universitaires français qui ont fait exister ce courant. Si deux figures de la première génération des chercheurs de la discipline des Sciences de l’éducation (V. Isambert-Jamati et G. Snyders) ont nourri l’émergence de cette orientation de recherche, c’est avec le Suffit-il d’innover ? de G. Langouët (1985) et avec une «deuxième génération» de chercheurs que ce modèle de référence s’impose. Celui-ci est souvent durci lors de la réception des publications de recherche qu’il oriente. Il se rigidifie dans les travaux d’une «troisième génération», en même temps qu’il s’affaiblit comme modèle de référence.En reconstituant le contexte théorique, idéologique et politique de cette époque, l’auteur identifie une «faille» principale dans ce rejet indifférencié des innovations pédagogiques : l’absence de travail en vue d’une identification de différences parmi les innovations quant à leurs visées sociales et quant à leurs effets sociaux escomptés. Il analyse ensuite les raisons probables de cette faille.Trente années plus tard, le contexte théorique et idéologique s’étant modifié, l’auteur évoque «un renouvellement épistémologique» caractérisé par des travaux pluri-disciplinaires en équipe ou en réseau, qui intègrent la variable des intentions pédagogiques et des pratiques professionnelles de l’enseignant dans son rapport à la division sociale, s’attardent sur les processus d’appropriation des contenus de savoir par les élèves, et qui restaurent la question de la construction des inégalités éducatives, en conjuguant entre eux des cadres épistémologiques multiples.

This article critically reviews the French sociology of education, focusing on the differential social evaluation of school practices induced by the “innovations” of the 1980s and 1990s. On the basis of the work initiated by the British socio-linguist B. Bernstein, who can be considered as the pioneer of this research orientation, the author distinguishes three generations of French academics who gave rise to this current. While two influential figures from the first generation of researchers in the field of Educational Sciences (V. Isambert-Jamati and G. Snyders) have contributed to the emergence of this research orientation, G. Langouët’s (1985) Suffit-il d’innover ? and a “second generation” of researchers have made this reference model an essential one. This is often strengthened by the publications and research within the fields in which it operates. The works of a “third generation” tend to make it more rigid while its role as a reference model is weakening at the same.By reconstructing the theoretical, ideological and political context of that period, the author identifies a main “weakness” in this undifferentiated rejection of pedagogical innovations : the absence of work to identify the differences among the innovations in terms of their social aims and expected social effects. He then analyses what the reasons are behind this weakness.Thirty years later, the theoretical and ideological context having changed, the author refers to “an epistemological renewal” characterized by multidisciplinary team or network work, which integrates the variable of the teacher’s pedagogical intentions and professional practices in relation to the social division, and focuses on the processes of appropriation of the knowledge content by students, thereby restoring the question of educational inequalities combined with multiple epistemological frameworks.

Este artículo revisa críticamente la actualidad de la sociología francesa de la educación, centrándose en la evaluación socialmente diferencial de las prácticas escolares inducidas por las “innovaciones” de los años ochenta y noventa. Sobre la base del trabajo del sociolingüista británico B. Bernstein, que puede ser considerado como el pionero de esta orientación de investigación, el autor distingue tres generaciones de académicos franceses que han dado vida a esta corriente. Si dos figuras de la primera generación de investigadores de la disciplina de las Ciencias de la Educación (V. Isambert-Jamati y G. Snyders) han sentado las bases para esta orientación de la investigación, es con Suffit-il d’innover ? de G. Langouët (1985) y con una “segunda generación” de investigadores que este modelo de referencia ha logrado imponerse. Este modelo se ve reforzado por las publicaciones de investigación de las que es objeto. Se rigidiza a través del trabajo de una “tercera generación”, al mismo tiempo que se debilita su posición de modelo de referencia.Al delinear el contexto teórico, ideológico y político de esta época, el autor detecta una “vulnerabilidad” principal en este rechazo indiferenciado de las innovaciones pedagógicas : la ausencia de trabajo de identificación de las diferencias entre las innovaciones en términos de sus objetivos y efectos sociales esperados. Analiza seguidamente las razones probables de esta vulnerabilidad.Treinta años después, al cambiar el contexto teórico e ideológico, el autor se refiere a una “renovación epistemológica” caracterizada por un trabajo en red o en equipo multidisciplinar, que integra la variable de las intenciones pedagógicas y de las prácticas profesionales del profesor en relación con la división social, que se centra en los procesos de apropiación por parte de los estudiantes de los contenidos del conocimiento, y que restablece el tema de la construcción de las desigualdades educativas, combinando múltiples marcos epistemológicos.

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