Le procès en révision de la condamnation de Jeanne d’Arc (1450-1456) : raisons, obstacles, procédure, résultats

Fiche du document

Date

2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Philippe Contamine, « Le procès en révision de la condamnation de Jeanne d’Arc (1450-1456) : raisons, obstacles, procédure, résultats », Histoire de la justice, ID : 10670/1.vygn7d


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La sentence du tribunal d’inquisition présidée par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, qui livra Jeanne d’Arc au bras séculier, donc au bûcher, fut promulguée à Rouen le 30 mai 1431. Elle fut aussitôt exécutée. Des indices existent montrant que plusieurs, d’emblée, ne crurent pas à la culpabilité de la condamnée. Apparemment, Charles VII ne fut pas de ceux-là. Il fallut attendre 1450 pour qu’enfin il se laissât persuader que son honneur, à lui le roi très chrétien, était engagé. D’où un ensemble de démarches qui aboutit le 7 novembre à l’ouverture d’un procès en révision, et cela sur l’ordre de la papauté. Le cas est exceptionnel dans les annales de l’inquisition médiévale. Deux arguments jouèrent en faveur de la Pucelle : pour le pape, elle avait demandé à se soumettre à son autorité suprême, et pour le roi, elle ne l’avait jamais désavoué. Formellement, on ne savait pas quel en serait le résultat. La révision s’acheva par la sentence du 7 juillet 1456 qui annulait, sans surprise et sans plus, la condamnation de 1431. Jeanne d’Arc et sa famille retrouvaient leur bonne renommée. Et indirectement, l’honneur de Charles VII se voyait restauré, dans une relative discrétion.

The sentence of the Inquisition Court, presided by Pierre Cauchon, Bishop of Beauvais, which handed Joan of Arc over to the secular authorities and thus to the stake, was handed down in Rouen on 30 May 1431. She was executed immediately. There are indications that from the outset, many people did not believe her to be guilty, although Charles VII was not one of them, apparently. It was not until 1450 that he finally allowed himself to be persuaded that, as the Most Christian King, his honour was implicated in the matter. Hence a set of steps were taken that culminated on November 7 in the opening of a review trial on the orders of the papacy, an exceptional case in the annals of the mediaeval inquisition. There were two arguments in favour of the Maid : for the Pope, she had asked to submit to his supreme authority, and for the King, she had never disavowed it. Formally, no one knew what the outcome would be. The review concluded with the sentence of 7 July 1456, which simply and unsurprisingly annulled the sentence of 1431. Joan of Arc and her family regained their good name, while the honour of Charles VII was restored indirectly and somewhat discreetly.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en