Les dimensions morales de la Tour de Babel ou les avatars du nombre

Fiche du document

Date

2014

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.

Résumé Fr

Tout se passe comme si l’Exil dit de Babylone avait été le traumatisme qui avait suscité après coup la rédaction de la Bible. Par choc en retour, cette rédaction a logé dans les toutes premières pages l’histoire de la Tour dite de Babel. L’espérance et le désir d’un retour en terre d’Israël posaient la question cruciale : recommencerons-nous les erreurs du passé ? Quelles étaient ces erreurs, théologiques et politiques ? La réponse n’a pas tardé : c’est la royauté, contraire à la fraternité des Douze Tribus, qui causa le malheur. La volonté de puissance que le roi incarne a conduit Israël à oublier la fédération, le Cadastre, la responsabilité et le culte personnels, au profit d’une ambition nationaliste, d’une centralisation dépersonnalisante, d’une course à l’or et à la grandeur. Prenant le contre-pied, les Écritures anciennes d’Israël ont bâti ou réajusté des légendes, réinterprété l’histoire effective tant la Torah que les Prophètes, pour dénoncer la royauté et proposer l’Utopie de la Fédération. Comme la royauté, selon la Bible elle-même, fut empruntée aux grandes Nations, Égypte et Assyrie ou Babylonie, et que c’est Babylone qui y mit fin, une Nation puissante, s’il en était à l’époque, c’est autour de ce noeud, autour de la relation-type avec Babylone, que le corpus biblique s’est en grande partie constitué. On devine que politique et théologie y sont indissociables. Babylone y est autre chose qu’un tell plus ou moins fabuleux, mais une épreuve majeure de la conscience. Si Babylone peut intéresser l’Histoire de façon plus ou moins détachée, il faut dire que les héritiers spirituels de la Bible devraient garder sans cesse les yeux attachés sur son image obsédante.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en