2023
Cairn
Carla Sevin et al., « Revue systématique de méta-analyses évaluant l’efficacité des moyens thérapeutiques dans les troubles somatoformes et apparentés », Médecine, ID : 10670/1.w09c7y
Les troubles somatoformes sont considérés comme difficiles à soigner. Peu enseignés, ils sont pourtant fréquents en soins primaires et responsables d’une grande détresse chez les patients. L’objectif de ce travail est de mettre en lumière les moyens thérapeutiques ayant fait leurs preuves dans la prise en charge de ces troubles. Méthodes : Une revue systématique de méta-analyses a été réalisée à partir des bases de données Medline, Cochrane Library et Embase, sans restriction de date. Les méta-analyses s’intéressant principalement aux troubles somatoformes ou aux symptômes médicalement inexpliqués ont été incluses, sans limite d’âge. Les méta-analyses sur les syndromes somatiques spécifiques d’organe (syndrome de l’intestin irritable ou fibromyalgie) ou de fonction, ainsi que l’hypocondrie, le syndrome dysmorphique ou les troubles conversifs ont été exclues. Tous types d’interventions thérapeutiques étaient inclus. Résultats : Sur 412 études sélectionnées, 12 méta-analyses ont été incluses. Sept méta-analyses évaluaient l’efficacité des psychothérapies, une les traitements pharmacologiques, une la formation des médecins généralistes à des soins améliorés, et trois portaient sur différents modèles de consultation en collaboration avec un psychiatre. Les psychothérapies ont montré un effet significatif sur les symptômes somatiques, le handicap fonctionnel, l’utilisation des soins de santé et les symptômes d’anxiété et de dépression. Les différents modèles de soins collaboratifs ont montré un effet significatif sur les symptômes somatiques, le handicap fonctionnel et l’utilisation de soins de santé. Les antidépresseurs de nouvelle génération, inhibiteurs sélectifs de la sérotonine (ISRS) seuls (fluoxétine, venlafaxine ou escitalopram) ou ISRS associés à un antipsychotique (citalopram et palipéridone) ou (paroxétine et quétiapine), et les traitements à base de plantes (millepertuis, combiné de racine de pétasite, de racine de valériane, de passiflore et de feuille de mélisse) ont montré un effet significatif sur les symptômes somatiques ou les symptômes de dépression. Conclusions : Malgré des preuves limitées et des effets de petite taille, ces résultats sont intéressants devant la prévalence de ces troubles. Ces thérapeutiques doivent s’intégrer dans une prise en charge centrée sur le patient dans un modèle bio-psycho-social.