2022
Cairn
Lila Ghouti-Terki et al., « Évaluation de nos pratiques professionnelles : apport des pansements hémostatiques dans l’hémostase de la fistule artério-veineuse ? », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.w0d2sf
IntroductionL’allongement des temps de compression de la fistule artério-veineuse en hémodialyse est un signe devant alerter sur la possibilité d’une sténose au niveau de l’abord. Cette surveillance peut être faussée par l’utilisation des pansements hémostatiques. Leur utilisation non raisonnée nous a conduit à réaliser une évaluation de nos pratiques afin de comparer les temps de compression avec et sans pansements hémostatiques. Matériel et méthodeNous avons sélectionné dans notre centre des patients hémodialysés comprimant avec des pansements hémostatiques. Nous avons étudié leur temps de compression avec leurs hémostatiques habituels sur 2 semaines, puis leur temps avec des compresses simples sur les 2 semaines suivantes. Nous avons analysé ces temps en fonction de différents paramètres tels que leur débit de fistule artério-veineuse ou leur traitement anticoagulant. RésultatsTrente-cinq patients ont été inclus. Les temps de compression moyens avec et sans pansement hémostatiques étaient proches (12,6 et 12,9 min, respectivement). Les patients avec une anticoagulation en séance supérieure à 0,35 Ui/kg/séance avaient un temps de compression plus long avec compresses (12,75 min vs 11,75 min ; p=0,008). ConclusionNotre évaluation n’a pas montré de réel avantage sur les temps de compression de fistule artério-veineuse. Ces derniers engendrent un surcoût estimé en moyenne à 164 euros/an/patient. L’étude a permis de faire prendre conscience au patient et à l’équipe que la surveillance de l’abord passe par le temps de compression et que l’utilisation de compresses sur une fistule fonctionnelle ne change pas de manière profonde la compression de fin de séance.