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Paul-Andre Rosental et al., « Statistique et mort industrielle : la fabrication du nombre de victimes de la silicose dans les houillères en France de 1946 à nos jours », HAL-SHS : histoire, ID : 10.3917/ving.095.0075
La tardive reconnaissance de la silicose en 1945, en extension de la loi de 1919 sur les maladies professionnelles, a été conditionnelle au poste de travail, au secteur industriel, à la durée d’exposition. Les houillères nationalisées comme les autres entreprises ont ainsi pu relativiser les données issues de la radiologie et de l’épidémiologie, attribuer le mal à des maladies comme la tuberculose, imputer l’indemnisation à l’assurance-maladie ou aux autres assurances sociales. Le recours à l’immigration étrangère, aux emplois temporaires, aux rapatriements, a minimisé la morbidité et la mortalité observables. Le rôle de certains professeurs de médecine, la complicité du parti communiste à la Libération, la passivité des syndicats, l’impuissance de la sécurité sociale des mineurs, l’opacité statistique, l’obéissance à un système paternaliste, ont empêché la silicose de devenir une « cause ». Son histoire fournit une matrice de celle de l’amiante, des TMS ou des cancers professionnels aujourd’hui.