La « maltraitance bien-pensante » : Ou « comment déguiser en comité d’éthique une fabrique de parapluies »

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Le souci, hautement justifié, de la « qualité du soin » et de la « bientraitance » dans les institutions hospitalières et médico-sociales, se décline, de nos jours, (depuis la loi HPST Sarkosi-Bachelot, 2009, encore renforcée, dans la même direction, par les GHT Hollande-Touraine, 2016), en une myriade de protocoles et procédures diverses, chronophages et culpabilisants, au détriment du temps de relation soignant-soigné et de la relation d’équipe soignante (suspectes de collusions favorisant la dépense !). Le soin de l’autre s’y trouve aplati et écrasé, sous l’égide d’une « bureaucrature » délétère, qui produit plus de souffrances qu’elle n’en résout et provoque une massive désaffection pour les professions du soin, de l’accompagnement et de l’aide sociale. Les professionnels s’y trouvent paradoxalement aussi maltraités (dépossession, suspicion, robotisation) que les usagers-patients ! Cet article porte sur les mécanismes et les rouages d’une « machine à décerveler » digne de Jarry ( Ubu roi), que l’auteur décrit, en s’appuyant sur la métaphore totémique de «  l’homo formaticus » créée par le Dr Jacques Miermont dans l’un de ses ouvrages. Quelques vignettes locales en illustrent la souffrance engendrée, au prétexte de la réduire !

The highly justified concern for “quality of care” and “good treatment” in hospitals and medico-social institutions is falling by the wayside since the HPST (hospital, patients, health, and territories) law (Sarkosi-Bachelot: 2009, which was further reinforced by the Hollande-Touraine GHT: 2016). This concern for care is lost under scores of time-consuming and guilt-inducing protocols and procedures, all of which eat up the time allotted to the caregiver-patient relationship and put a strain on care team dynamics (with personnel suspected of collusion to increase spending!) The ability to provide care to the other is flattened and crushed, under the aegis of a deleterious “bureaucracy,” which produces more suffering than it appeases and causes a massive disaffection for the professions of care, support, and social assistance. Paradoxically, the professionals are as badly treated (dispossession, suspicion, robotization) as the user-patients! This article focuses on the mechanisms and workings of a “mind-boggling machine” worthy of Alfred Jarry ( Ubu roi), which the author describes, using the totemic metaphor of “homo formaticus” created by Dr. Jacques Miermont in one of his works. A few local vignettes illustrate the suffering caused, under the pretext of reducing it.

La muy justificada preocupación por la “calidad de la atención” y el “buen trato” en las instituciones hospitalarias y médico-sociales se traduce hoy en día (desde la ley HPST Sarkosi-Bachelot : 2009, reforzada aún más en la misma dirección por la GHT : 2016 de Hollande-Touraine) en una miríada de protocolos y procedimientos diversos, cronógrafos y culpabilizantes, en detrimento del tiempo de la relación cuidador-atendido y de la relación de equipo de cuidadores (¡sospechosas por colusiones favorecedoras de gastos!). El cuidado del otro se ve achatado y aplastado, bajo la égida de una “burocracia” deletérea, que produce más sufrimiento del que resuelve, y provoca una desafección masiva para las profesiones del cuidado, el apoyo y la asistencia social. Paradójicamente, ¡los profesionales reciben el mismo trato (desposesión, sospecha, robotización) que los usuarios-pacientes ! Este artículo trata de los mecanismos y engranajes de una “máquina desquiciante” digna de Jarry ( Ubu rey), que el autor describe utilizando la metáfora totémica del “homo formaticus” acuñada por el Dr. Jacques Miermont en uno de sus libros. Algunas viñetas locales ilustran el sufrimiento causado, ¡con el pretexto de reducirlo !

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