2009
Cairn
Marie De Gandt, « Le romantisme ou la pensée contre la théorie », Romantisme, ID : 10670/1.w1gde0
Professant la haine de la théorie, Stendhal n’a pourtant cessé de s’interroger sur des questions théoriques, dans ses écrits esthétiques, ses essais, ses traités inachevés sur le comique, ses entrées de journal, ainsi que les annotations qu’il porte sur ses lectures théoriques. Ces textes révèlent que Stendhal entretient avec la théorie un rapport ambigu. D’une part, dans sa façon de lire la théorie, Stendhal procède par dénégation, détournant les idées qu’il se réapproprie après les avoir rejetées. D’autre part, ces textes proposent les formes obliques d’une écriture romantique de la pensée. S’y élabore ainsi une formulation anti-théorique du savoir, proche de l’idéal de « l’esprit ». Le « cas » stendhalien révèle que la pensée romantique naît de la fusion des facultés, dans l’intime continuité qui relie raison et imagination, réalité et fiction.