Le développement géotectonique des Dinarides : évolution des idées et apport des équipes françaises

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11 décembre 2013

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Jacques Charvet, « Le développement géotectonique des Dinarides : évolution des idées et apport des équipes françaises », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.w3osp1


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Résumé En Fr

The Dinarides are the mountain belt covering former Yugoslavia, Albania, and Greece; they are divided into Dinarides in the strict sense to the north and Hellenides to the south of the Scutari-Pe¢ transform. This article reminds the evolution of ideas regarding the geology, mainly the tectonics, of this belt, emphasizing the contribution of French teams. This evolution took place in several stages. Before 1890, bases of lithology and stratigraphy have been set, by French geologists firstly, then by the Vienna school during the second half of the 19th century. Only the vertical tectonics was recognized. From 1890 to the Second World War, the nappe tectonics is described in Greece and in the Dinarides s. st., essentially by German-speaking geologists, except in Albania. From 1950 to 1970, major monographs developed by the French teams in Greece establish a detailed knowledge of the stratigraphy of the different zones and of the thrust tectonics affecting them, first described in the outer zones, like the Pindos one, and then in the inner zones with the recognition of tectonic windows like the Olympus one. The general geodynamic interpretation was made within the geosyncline model, with ophiolites considered as autochthonous. Starting in 1970, the models developed in particular by new French researchers working in Yugoslavia (1960-1980) and again in Greece are in terms of plate tectonics. They show a two-stage evolution of the belt, including a palaeodinaric-eohellenic tectonic crisis at the end of the Jurassic, marked by ophiolite obduction, before the great Tertiary nappe tectonics. Since the mid-1980s, progress is being made in understanding the metamorphic units, in explaining their exhumation and the simultaneity and gradual migration of phenomena like compression, exhumation and post-nappe extension, particularly in the Aegean area. Recent models incorporate geophysical data such as seismic tomography which, with the image of a large eastward-dipping slab, strongly supports the favourite hypothesis of the French searchers implying an eastward subduction and a unique eastern origin, from the Maliac-Vardar Ocean, of the main ophiolites.

Les Dinarides sont la chaîne de montagnes qui s’étend sur l’ex-Yougoslavie, l’Albanie et la Grèce ; elles se divisent en Dinarides au sens strict au nord et Hellénides au sud de la tranversale de Scutari-Pe¢. Cet article rappelle l’évolution des idées sur la géologie, principalement la tectonique, de cette chaîne, en insistant sur l’apport des équipes françaises. Cette évolution s’est faite en plusieurs étapes. Avant 1890, ont été établies les bases de la lithologie et de la stratigraphie, par des géologues français d’abord, puis par l’école de Vienne dans la seconde moitié du XIXe siècle. Seule la tectonique verticale était reconnue. De 1890 à la Seconde Guerre mondiale, la tectonique de nappes est décrite, en Grèce, puis dans lesDinarides s. str. surtout, sauf en Albanie, par des géologues de langue allemande. De 1950 à 1970, d’importantes monographies élaborées par les équipes françaises en Grèce établissent une connaissance de détail de la stratigraphie des zones, ainsi que les charriages qui lesaffectent, d’abord reconnus dans les zones externes, comme le Pinde, puis dans les zones internes avec la description des fenêtres comme celle de l’Olympe. L’interprétation géodynamique générale est faite alors dans le cadre du modèle géosynclinal, avec des ophiolites autochtones. Àpartir de 1970, les modèles élaborés, notamment par de nouveaux chercheurs français travaillant en Yougoslavie (1960-1980), puis de nouveau en Grèce, le sont en termes de tectonique des plaques. Ils montrent une évolution biphasée de la chaîne, avec une crise paléodinariqueéohelléniqueà la fin du Jurassique, marquée par l’obduction d’ophiolites, avant la grande tectonique de nappes d’âge tertiaire. Depuis le milieu des années 1980, des progrès sont faits dans la connaissance des nappes métamorphiques, dans l’explication de leur exhumation, ainsi que de la simultanéité et de la migration progressive des phénomènes de compression, exhumation et extension post-nappes, notamment dans le domaine égéen. Les modèles récents incorporent les données géophysiques, comme la tomographie sismique qui, avec l’illustration d’un grand panneau plongeant vers l’est, vient étayer fortement l’hypothèse, favorite des Français, d’une subduction vers l’est et d’une origine orientale, maliaco-vardarienne, des principales ophiolites.

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