Penser le réel avec Marcel Jousse et Henri Bergson

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2021

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Clara-Élisabeth Vasseur, « Penser le réel avec Marcel Jousse et Henri Bergson », Transversalités, ID : 10670/1.w4uqcd


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Marcel Jousse aurait pu choisir de devenir astronome. Henri Bergson aurait été un mathématicien reconnu, si au grand dam de son professeur de mathématiques, il n’avait finalement opté pour la philosophie. Chacun à sa façon déploie une pensée neuve, différente et divergente de l’enseignement académique alors dispensé en France (néoscolastique et néokantisme). Leur pensée prend corps dans une parole vivante, face à des auditeurs qui deviendront pour certains des « disciples ». Jousse s’élève à la fois contre une anthropologie qui se fonderait sur l’étude des squelettes, du mort et contre une métaphysique désincarnée. Pour comprendre l’être humain, l’anthropos, il faut avant tout s’intéresser au vivant, âme et corps. Le vitalisme de Bergson se construit contre les théories d’un Darwin et d’un Lamarck qui faisaient de l’évolution le déroulement d’un programme dont toutes les variations ou presque pourraient être prévisibles à l’avance. Le réel est imprévisible nouveauté ou il n’est pas. Bergson entend encore réaffirmer les droits d’une métaphysique à la hauteur des sciences modernes ; l’ancienne métaphysique ne peut plus fournir de réponse face à l’emballement des découvertes sur l’univers et sur l’homme. Jousse se tient volontairement à l’écart de toute discussion métaphysique. Pour lui, beaucoup de faux problèmes se résolvent d’eux-mêmes dès lors que l’on part de l’observation du réel.

Marcel Jousse could have chosen a career in astronomy. Henri Bergson could have made a name for himself in mathematics, had he not at the end embraced philosophy – much to the chagrin of his mathematics teacher. Each in his own way deployed a new line of thinking, one that differed and diverged from the then fashionable neoclassical and neokantian academic thinking in France. Their train of thought is embodied in the living word, shaped by their audience, some of which would become “disciples”. Jousse breaks with an anthropology grounded in the mere study of skeletons and with a disincarnated metaphysics. His understanding of the human being, of the anthropos, demands first and foremost an interest in the living human being, who is a body and soul compound. Bergson’s vitalism clashes with the theories of Darwin and Lamarck who see in the evolution the unfolding of a program with mostly predictable variations. To Bergson, reality is not if it is not an unforeseeable novelty. He is also intent on putting the case of a metaphysics on a par with the modern sciences, given that the metaphysics of old can no longer deliver proper answers when confronted with the runaway discoveries concerning Men and the universe. Jousse in turn purposely avoids all metaphysical discussion. His position is that through direct observation of the real many a pseudo-problem simply evaporates.

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