4 mai 2024
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Laurent Touchart et al., « Pour une évaluation plus géographique de l'impact environnemental des plans d'eau, le cas de la température de l'eau du Grand Étang de Cieux (Haute-Vienne) », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/physio-geo.16838
L'objectif de cet article est d'estimer l'impact thermique d'un étang limousin de grande taille (40 ha) à déversoir de surface, barrant une zone de confluence entre quatre cours d'eau. La recherche est fondée sur 536 552 mesures de température de l'eau, en amont, en aval et à l'intérieur du plan d'eau. Par rapport au mode de calcul le plus fréquent, qui consiste à mesurer l'écart entre l'entrée du tributaire et la sortie de l'émissaire, deux nouvelles méthodes sont essayées. La première revient à coefficienter la température de chacun des quatre affluents, pour construire une température d'entrée globale prenant en considération le poids respectif de chaque cours d'eau. La seconde tient compte de la distance existant entre les entrées et la sortie. Après reconstitution des linéaires ennoyés, elle applique un gradient thermique d'amont en aval et la loi des mélanges à chaque confluent. Selon la méthode de pondération des entrées, le Grand Étang de Cieux réchauffe le cours d'eau de 1,8°C à l'échelle annuelle et de plus de 4°C de juin à septembre. Il imprime aussi sa signature en modifiant le régime thermique du cours d'eau, par la réduction de son amplitude diurne. Selon la méthode du gradient thermique, les forts réchauffements des mois d'été seraient en fait dus pour un tiers à l'évolution naturelle des cours d'eau d'amont en aval et pour deux tiers à l'étang. Lors de certains types de temps, en particulier les brassages forcés par le vent, la responsabilité de l'étang serait même nettement moindre.