2020
Cairn
Antoine Le Bas, « Ce que Paris doit au sport : Essai de topographie parisienne des équipements », Histoire urbaine, ID : 10670/1.w6ceym
À l’image de la place du sport dans la ville, la topographie des équipements parisiens reflète l’évolution de ses pratiques comme celle des mutations urbaines. Trois siècles d’histoire montrent qu’une certaine proximité favorise une pratique régulière, sauf si un sport requiert de l’espace ou des conditions techniques spécifiques. À la Belle Époque, des pratiques sociales contrastées engendrent une ségrégation spatiale dont l’Exposition universelle est le cadre. De la fin du xixe siècle à celle du siècle suivant, le sport suit les phases d’une cité en mutation, tantôt associé au monde des affaires, tantôt lié à l’essor de l’urbanisme hygiénique, tantôt repoussé aux marges d’une ville toujours plus dense. Il apparaît, enfin, réintégré au cœur de la cité par les restructurations des années 1970-2000. À la diversité actuelle des pratiques – passive ou active, individuelle ou collective – répond celle des lieux du sport partagée entre proximité et marginalisation, parallèlement à la distanciation qu’autorise la diffusion du spectacle sportif sur tous les écrans.