2018
Cairn
Didier Lett, « Les parents égarés et l’enfant mort. Les émotions paternelles et maternelles au début du xiiie siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10670/1.w6m15j
Le document commenté est un récit de miracle (attribué à Wulfstan) recueilli vers 1240 qui relate les réactions paternelles et maternelles à la mort d’un enfant de trois ans vers 1220 à Worcester. Il dévoile des expressions d’émotions considérées davantage comme masculines et d’autres, davantage féminines. Mais la douleur et la souffrance qui se manifestent par des larmes, des lamentations et des cris, sont largement partagées par les deux parents, même si le père tente de dissimuler davantage et de consoler son épouse. Les voisins pleurent aussi abondamment par compassion. La douleur est telle que père et mère finissent « comme fou », une furie parentale qui crée un trouble dans les émotions et une confusion de genre car l’égarement virilise la mère et féminise le père.