Le renouvellement du Sénat romain sous le règne de l’empereur Tibère (14-37 ap. J.-C.)

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Souvent considéré comme une période de transition entre les réformes d’Auguste et de Caligula qui aboutissent à la constitution d’un ordre équestre et un ordre sénatorial distincts, le règne de Tibère semble pourtant une étape essentielle dans la construction des modes de renouvellement du Sénat. Entre 14 et 37 ap. J.-C., Tibère continue à intégrer de nouveaux sénateurs issus de l’ordre équestre. Avec la disparition de la censure après la fin de la République, le Sénat perd en effet une magistrature qui permettait de faire les ajustements nécessaires à sa composition. Au début de l’Empire, il y a progressivement une prise de conscience que le nombre de candidats au Sénat n’est pas suffisant pour assurer l’effectif de six-cents membres fixé par Auguste et assurer l’administration de l’Empire, comme l’attestent régulièrement les sources. Ce manque apparaît de manière manifeste à la fin du règne de Tibère, à la suite des purges après la chute de Séjan en 31 ap. J.-C. Cela expliquerait pourquoi Caligula ressent le besoin, une année seulement après son arrivée au pouvoir, de mettre en place une nouvelle procédure permettant d’assurer de manière plus pérenne le renouvellement du Sénat avec l’octroi du laticlave à de jeunes chevaliers. Dès lors, cette mesure permet à de jeunes membres de l’ordre équestre d’entrer dans l’ordre sénatorial pour postuler à la questure, première grande magistrature du cursus honorum. Il est d’ailleurs possible que cette procédure ait connu ses premières expérimentations dès le règne de Tibère, comme le montrent les cas de Vespasien et de son frère aîné, T. Flavius Sabinus, qui ont obtenu le laticlave de la part du successeur d’Auguste.