La femme d’un mutilé de la Grande Guerre raconte leurs difficultés de vie jusqu’à la Seconde Guerre mondiale dans l’Isère

Résumé 0

L’informatrice, née en 1901, est issue d’une famille de sept enfants. Son père, paysan issu lui aussi d’une famille nombreuse a été obligé de placer ses propres enfants car il s’était endetté par ses activités agricoles. L’informatrice se marie à l’âge de 19 ans, en 1920. Lorsque l’enquêtrice lui demande si elle avait un trousseau, elle se met à rire. Son mari est mutilé lors de la Première Guerre mondiale. Elle raconte leurs difficultés sociales à l’issue de la guerre et la dureté du marché du travail. Elle travaille à Carpentras, dans une usine de confection de vêtements pour hommes. Après une mauvaise chute, son mari est envoyé en rééducation à Lyon, aidé par l’office des mutilés. On lui propose des activités adaptées à son handicap et il réussit le concours pour les contributions directes et travaille dans différentes sociétés commerciales jusqu’à obtenir un poste permanent à Angers, cinq ans plus tard. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils se trouvent en Isère et souffrent des restrictions. L’informatrice trouve néanmoins le moyen de se ravitailler chez un maraîcher pour qui elle fait des travaux de couture. A la fin de la guerre, elle et son mari cachent un couple de Juifs pendant un hiver et les sauvent ainsi des rafles. A la fin de l’entretien, elle donne son avis sur la situation de la femme dans la société et note positivement son émancipation après la guerre. Puis, elle revient sur l’épidémie de grippe espagnole qui a fait des ravages dans son entourage.