Contrats de mariage et migration des filles au xixe siècle dans les Pyrénées

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2011

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Dans les Pyrénées centrales, sous l’Ancien Régime, le contrat de mariage (stipulant dans neuf cas sur dix le régime dotal) était l’acte essentiel de cette société inégalitaire, puisqu’il désignait l’héritier unique chargé du devenir de la « maison » et par conséquent aussi les exclus de la succession. Avec l’avènement du Code civil en 1804 et la promulgation de l’égalité dans la fratrie, son importance demeure entière, même si nombre d’unions ne feront plus appel au notaire ; le contrat de mariage restera un marqueur socioprofessionnel utilisé par les ménages d’agriculteurs. Toutefois, dans un contexte d’émigration forte et de changement d’attitude envers les cadettes, il assume désormais d’autres fonctions, en particulier celle d’assurer un sort meilleur aux exclues de la succession tout en favorisant néanmoins celles qui contribuent au statut de la maison en se mariant sur place ou dans les environs. Le montant des dots, variable au sein d’une même fratrie, montre que son chiffre dépend de l’histoire familiale, de l’histoire locale et de l’histoire régionale. À la fin du xixe siècle, on voit également que ce montant est gouverné par le souci de la préservation de l’entité familiale et des liens affectifs qui prennent le pas sur les contraintes découlant de la nécessité de perpétuer la maison.

In the central pyrenean area, under the old Regime, marriage contracts (stipulating dotal system in 9 cases over 10) was the most important act of this inegalitarian society as it indicates publicly which child will be the only heir in charge of the “house” turn and consequently who will be left out of the inheritance. With the Civil Code issued in 1804 and its new equality among the children, its importance remains even though some marriages do not call upon the notary help. Still, its use will stay as a socioprofessionnal marker for farmer families. Nethertheless, in a strong migration context and in front of attitude changes towards the junior girls, the marriage contract takes upon other functions such as securing a better living for the junior girls without neglecting to provide for the girls who contribute to the « house » status when they marry on the spot or in the surrounding villages. The amount of the dowry, not equal for all the junior girls of the family, shows that the figure depends on the family story, the local story and the regional story. In the end of the xixth century, we can also see that this figure is calculated in the way to preserve family entity but also affective bonds which have precedence on constraints proceeding of the necessity of perpetuating the “house”.

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