L’URSS au défi de la gouvernance économique internationale du bloc socialiste (1984-1990)

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2024

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Simon Godard, « L’URSS au défi de la gouvernance économique internationale du bloc socialiste (1984-1990) », Parlement[s], Revue d'histoire politique, ID : 10670/1.w9f77o


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Dans les années 1980, l’URSS est une entité politique multiscalaire, à la fois simple État et superpuissance de guerre froide. L’interaction entre ces deux espaces de projection (national et transnational) met en jeu la capacité des institutions – étatiques et partisanes – soviétiques à configurer la doctrine de l’internationalisme socialiste. Celle-ci, au sens foucaldien du terme, fonctionne comme un double système de contrainte : elle lie l’URSS à un discours particulier, qui lui donne en retour un pouvoir sur les membres du bloc socialiste qui le reçoivent. La réforme de la gouvernance économique de l’URSS avec la Perestroïka doit donc être pensée dans l’impact qu’elle a sur les démocraties populaires autant que dans l’effet retour que cette évolution des principes économiques du socialisme à l’échelle du bloc a sur l’URSS. Cet article s’intéresse à la façon dont l’organisation de coopération économique multilatérale des États socialistes, le CAEM, devient un agent d’une production transnationale de la réforme économique du socialisme dans les années 1980, qui échappe en partie à l’URSS, tout en influençant politiquement et économiquement les marges de manœuvre de celle-ci dans ses propres réformes. L’impossible décorrélation entre principes de rationalité de la gouvernance soviétique à l’échelle de l’URSS et gouvernementalité socialiste de l’économie-monde, construite depuis 1949 à l’échelle du bloc de l’Est, éclaire alors la dimension transnationale des réformes soviétiques des années 1980, dont la mise en œuvre locale ne peut s’affranchir d’une compréhension de leur mise en débat à l’échelle internationale.

In the 1980s, the USSR functioned as a multi-scalar political entity, combining the logics and constraints of a single state and a Cold War superpower. The interaction between these two spaces of projection (national and transnational) brought into play the ability of Soviet institutions – state and partisan – to shape the doctrine of Socialist Internationalism. This doctrine, in the Foucauldian sense of the term, functioned as a double-bind system: it bound the USSR to a particular discourse, which in turn gave it power over the members of the socialist bloc who received it. The reform of the USSR’s economic governance by means of Perestroika must therefore be considered in terms of its impact on the People’s Democracies as well as the reciprocal effect that this evolution of the economic principles of Socialism at bloc scale had on the USSR. This article looks at how the organisation for multilateral economic cooperation of the Socialist States, the CMEA, became an agent in the transnational production of the economic reform of Socialism in the 1980s, which partly escaped the control of the USSR, while politically and economically influencing the latter’s room for manoeuvre in its own reforms. The imbalance between the rationale of Soviet governance at the level of the USSR and the governmentality of the socialist world-economy, elaborated since 1949 at bloc scale, sheds light on the transnational dimension of 1980s’ Soviet economic reforms, whose local implementation cannot be separated from an understanding of how they were being debated at the international level.

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