Les reprises et leurs fonctions communicatives dans un corpus de discussions à visée philosophique à l'école primaire et au collège.

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16 novembre 2012

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Aline Auriel et al., « Les reprises et leurs fonctions communicatives dans un corpus de discussions à visée philosophique à l'école primaire et au collège. », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.wa5qws


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Résumé En Fr

Our study is based on a corpus of 'philosophical discussions' held in a school context and involving French speakers. The analysis of grammatical subject forms shows, firstly, that in pupils' speech acts the canonical nominal form (e.g. les animaux) is much rarer than the 'reinforced' form (e.g. les animaux ils). Secondly, that the simple nominal form appears mostly in quoted utterances whereas the reinforced nominal form (as well as the pronominal one) is used in original speech acts. We relate this observation to our hypothesis that the reinforced nominal form marks the focalized status of a clause, compared to the simple nominal form which marks a non-focalized status. In the repetitions/reformulations offered by the teachers, both forms appear; the choice of one or the other is shown to be related to the functional-communicative type of the quoted utterance: 'relaunch' (more focalized) or 'acknowledgement' (less focalized).

Le langage est fondamentalement dialogique ; il résulte de mots qui restent marqués par des usages d'autrui (Bakhtine, 2006). En ce sens la parole peut être considérée comme étant toujours reprise. Nos recherches s'inscrivent dans une conception communicative de la langue en privilégiant sa dimension interlocutive. Dans ce cadre, nous avons réalisé une analyse des formes du sujet grammatical à partir d'un corpus de plusieurs discussions " à visée philosophique " enregistrées au primaire et au collège. Nous nous sommes attachées plus particulièrement à la différence des fonctions communicatives, en termes de différence de degré de focalisation, entre les formes : nominales (les animaux élèvent leurs petits), qui marquent selon nous le degré le plus faible de focalisation de la proposition, pronominales (ils ont un cerveau), et celles combinant un nom et un pronom, correspondant pour certaines à ce que les linguistes appellent " dislocation " (les animaux ils sont intelligents), qui, selon nos hypothèses, matérialisent une forte focalisation de la proposition. La forme nominale se distingue par sa très faible fréquence et par le fait d'apparaître dans des contextes spécifiques, lesquels s'avèrent correspondre dans notre corpus majoritairement à des reprises des paroles d'autrui. Ainsi, une différence linguistique apparaît entre les propositions reprises et les propositions originales : les premières déploient un sujet nominal " non renforcé " (ex. elle dit que les chiens sont intelligents quand ils obéissent), alors que les secondes, lorsqu'elles ont recours à un sujet nominal, le renforcent par l'emploi du pronom (ex. les animaux ils sont intelligents). La reprise reflète un intérêt évident pour la parole d'autrui mais sa forme indique une dé-focalisation du contenu du dire de l'autre au profit de son propre dire. En effet, nous avons observé que la reprise est surtout utilisée dans le cadre d'une opposition de points de vue (ex. elle dit que... mais...). Cette étude, qui portera également sur les reprises effectuées par l'enseignant, et qui sera nourrie par des apports de différents domaines (linguistique, philosophie du langage, communication, psycholinguistique), pourra contribuer à un éclairage sur le rôle de la reprise dans le processus de l'élaboration des idées et des énoncés, la parole d'autrui étant envisagée comme moteur de la construction de la pensée.

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